Malgré la proximité géographique, des différences notables persistent dans les commerces de la Grande Région. Ce constat dressé par tout un chacun est une nouvelle fois confirmé par la troisième étude de l’Observatoire de la formation des prix, initiée par le ministère de l’Économie. Basée sur la comparaison des prix entre l'Allemagne, la Belgique, la France et le Luxembourg et réalisée par la société spécialisée Nielsen, fin 2014, l’étude pointe du doigt les particularités de cet espace transfrontalier.
Parmi celles-ci, «les difficultés d’une comparaison des prix des produits identiques» présents dans les rayons du Grand-Duché et de ceux situés dans un rayon de 50 km au-delà des frontières. Seul 0,19% des produits étudiés sont effectivement présents dans l’ensemble des pays étudiés. Pour contourner cette difficulté, l’étude s’est concentrée sur l’analyse du prix moyen au sein de la Grande Région. Et à ce petit jeu, c’est encore une fois l’Allemagne qui tire son épingle du jeu.
Au Luxembourg, le prix moyen observé reste supérieur à la moyenne – de 0,5% –, mais ne constitue pas la queue du peloton de la Grande Région. C’est en Belgique que ce prix est le plus élevé, de 3,2% par rapport à la moyenne. La France, elle, présente un prix moyen inférieur de 3,8%. Le record revenant à l’Allemagne où les prix sont inférieurs de 8,3% à cette moyenne.
Mais comme avec toutes les moyennes, des différences existent entre les produits. Le Luxembourg demeure ainsi le pays le plus compétitif en ce qui concerne les boissons, notamment alcoolisées. Les amateurs de produits frais devront quant à eux se rendre en France pour remplir leur chariot, tandis que ceux qui veulent faire un tour au rayon épicerie, mais aussi droguerie-parfumerie-hygiène et non alimentaire devront se rendre en Allemagne. À noter que pour ces cinq rayons étudiés, les prix enregistrés en Belgique sont les plus élevés.
Même si «le résultat luxembourgeois s’est amélioré» par rapport à la dernière étude de l’Observatoire de la formation des prix, les consommateurs paient tout de même leurs produits plus cher que presque tous leurs voisins. Sur les éléments présents à la fois en France et au Luxembourg, 59% sont moins chers dans l’Hexagone. Un chiffre qui atteint 71% entre produits identiques en Allemagne. Pour expliquer ces fortes différences, l’étude met avant plusieurs critères. Parmi eux, le nombre de produits disponibles dans les enseignes. De 12.000 en Belgique, ce chiffre atteint 16.500 en France. L’échantillon de six enseignes étudié au Luxembourg faisait état de 13.600 produits.
Autre critère, l’accès aux différents circuits d’approvisionnement. Et sur ce point, le Luxembourg subit «un désavantage compétitif considérable», selon le ministère de l’Économie. Car les commerçants, notamment de détail, se voient refuser «en vertu de restrictions territoriales» la possibilité d’accéder au circuit de distribution «le plus efficient en termes de prix et d’adéquation des produits à la demande luxembourgeoise». Une problématique que ne rencontrent pas les grandes surfaces, puisque selon cette même étude, trois des six enseignes présentes au Grand-Duché «sont plus compétitives que la moyenne de la Grande Région.» Un résultat qui comporte une enseigne qui possède «un avantage de 3,4%», mais aussi «une enseigne qui est la plus chère de l’échantillon». À noter enfin que la hausse de la TVA au 1er janvier «semble seulement avoir eu un faible impact sur les prix observés» et, contrairement à la Belgique ou à la France, a mené à «un certain alignement des prix».