Les principaux secteurs visés par le seed fund couvrent un large spectre, dont les médias, ainsi que les réseaux de communication de la prochaine génération, l’apprentissage numérique ou encore «l’internet des objets». (Photo: Licence CC / Pixabay)

Les principaux secteurs visés par le seed fund couvrent un large spectre, dont les médias, ainsi que les réseaux de communication de la prochaine génération, l’apprentissage numérique ou encore «l’internet des objets». (Photo: Licence CC / Pixabay)

La diversification de l’économie passe indéniablement par le secteur ICT. Après avoir assoupli les conditions d’accès des spécialistes étrangers sur le marché luxembourgeois, mis en place des programmes de formation ou de soutien aux futures pépites nationales, une nouvelle étape a été franchie avec la mise en place d’un nouveau fonds d’amorçage, le seed fund, dont les premiers contours avaient été dévoilés en décembre dernier.

Baptisé «Digital Tech Fund», ce fonds est le fruit d’un partenariat public-privé qui vise officiellement à «prendre des participations dans des entreprises innovantes prometteuses créées il y a moins de sept ans et qui développent des produits qui existent déjà, de préférence sous forme de prototype fonctionnel», selon le communiqué officiel. En clair, ce fonds d’amorçage entend apporter son soutien financier à des projets à la fois novateurs et suffisamment avancés pour être prometteurs.

Retour sur investissement attendu de 1,3 fois

«Notre fond est doté de 20 millions d'euros, ce qui n'est pas énorme en tant que tel, mais rapporté au nombre d'habitants, cela correspondrait à un montant de 2 milliards d'euros, selon Alain Rodermann, managing partner d'Expon Capital, gestionnaire du fond. Les meilleurs projets pourront bénéficier d'une aide de 1,6 million d'euros maximum, les autres se contenteront de quelques centaines de milliers d'euros.»

Principaux secteurs visés: «La cybersécurité, les fintech, le big data, le digital health, les médias, ainsi que les réseaux de communication de la prochaine génération, l’apprentissage numérique, 'l’internet des objets' ou les télécommunications et services satellitaires», indique le ministère de l’Économie, à l’initiative du fonds. Autant de secteurs ICT dont Étienne Schneider (LSAP), ministre de l'Économie, attend des retours pour l'économie luxembourgeoise. «De l'ordre de 1,3 fois de la mise de départ», estime le ministre.

Fonds opérationnel à partir du mois de mai

L'investissement initial lié au Digital Tech Fund se fera via l’État, à hauteur de 8 millions d’euros, dont trois pris en charge par la Société nationale de crédit et d'investissement. L'Université du Luxembourg, elle, débloque 1 million. Le cabinet Arendt & Medernach, la Bil, Expon Capital, High Capital (BHS Services), Post Capital, Proximus et SES, eux, apportent les 11,33 millions restant.

Le détail des différentes participations n'a pas été précisé, seuls quelques uns ayant accepté de dévoiler leur participation. Post Capital place ainsi 3 millions d'euros, même montant pour SES, alors que Proximus place 1,5 million d'euros sur la table par exemple. Aucun investisseur n'a en revanche avancé moins d'un million d'euros, selon une indiscrétion lâchée par l'un d'entre eux. Opérationnel en mai 2016, le Digital Tech Fund sera constitué sous forme de société en commandite par actions.

Des sociétés qui seront à la fois bénéficiaires et contributeurs.

Karim Michel Sabbagh, CEO de SES

À noter que ce nouveau véhicule d’investissement vient compléter les dispositifs déjà existants, à savoir le programme Fit4Start ou le Luxembourg Future Fund. Pour Étienne Schneider, ce fonds va «davantage contribuer à faire du Luxembourg une terre d’accueil pour les start-up et à attirer de nouvelles activités innovatrices».

Une vision partagée par Karim Michel Sabbagh, CEO de SES, qui voit dans ce nouvel outil une opportunité qui bénéficiera «aux entreprises privées établies au Luxembourg en facilitant l’attraction de talents et d’idées innovantes». Plaidant pour «une complémentarité» entre les investisseurs, le dirigeant juge que «les sociétés déjà établies représentées ici seront à la fois bénéficiaires et contributeurs» de ce projet, preuve de «la prise de responsabilité des acteurs économiques pour l'avenir du pays.»