Facilitec sera logé dans une ancienne menuiserie désaffectée située à Esch-sur-Alzette, près de la gare. (Photo: Vincenzo Cardile)

Facilitec sera logé dans une ancienne menuiserie désaffectée située à Esch-sur-Alzette, près de la gare. (Photo: Vincenzo Cardile)

Le succès d’une entreprise se réduit souvent à son chiffre d’affaires, ses bénéfices ou son expansion. Ces critères sont d’ailleurs essentiels pour les start-up qui désirent séduire des investisseurs. Mais où peut-on se positionner quand un projet est d’abord porté sur sa finalité, plutôt que son rendement?

C’est en partant de ce constat que l’asbl Transition Minett, active dans le sud du pays, a décidé de lancer Facilitec. L’idée est d’ouvrir un lieu pour accueillir tous ceux qui souhaitent s’investir dans un projet entrepreneurial lié à la transition et qui ne trouvent pas forcément leur place dans d’autres structures d’accompagnement. «Il existe beaucoup d’incubateurs au Luxembourg, mais ils possèdent des objectifs bien spécifiques et visent des start-up qui peuvent se permettre des services payants, même si elles ne génèrent pas encore de revenus», explique Emma Zimer, la responsable du projet.

Nous n’aurons pas des locataires, mais des gestionnaires du lieu.

Emma Zimer, responsable de Facilitec

Facilitec est un incubateur d’un genre nouveau qui s’inscrit dans le mouvement des tiers lieux, ces initiatives qui se proposent de réinventer le rapport entre travail et vie privée, et qui invitent leurs membres à unir leurs compétences pour favoriser non seulement l’innovation, mais aussi le vivre ensemble et la convivialité.

Pour ses initiateurs, Facilitec se définit comme une «fabrique d’alternatives collaboratives et d’initiatives locales innovantes pour la transition et l’économie circulaire». «Nous n’aurons pas des locataires, mais des gestionnaires du lieu», ajoute Emma Zimer. «Nous ne savons pas encore quel sera notre modèle, car nous le définirons ensemble, mais l’idée est d’impliquer les porteurs de projets que nous accueillerons dans la gestion de la structure pour en réduire le coût de fonctionnement et donc celui de la compensation financière que nous demanderons.»

Une ancienne menuiserie

Dans les faits, Facilitec sera logé dans une ancienne menuiserie désaffectée située à Esch-sur-Alzette, près de la gare. L’espace occupe environ 300m2 disposés sur trois étages. Le projet a débuté en juin 2018 grâce à un premier financement sur un an, assuré par la fondation Œuvre nationale de secours Grande-Duchesse Charlotte. À partir de la 2année, c’est la Ville d’Esch-sur-Alzette qui prendra le relais.

Mais Transition Minett insiste sur le fait qu’à terme, la structure a pour objectif d’être autonome financièrement. Des réflexions sont en cours pour à la fois minimiser les dépenses de fonctionnement et générer des rentrées d’argent, par exemple avec l’ouverture d’un espace restauration ou buvette.


(Photo: Luxinnovation)

 D’importants investissements à prévoir

Il se pourrait toutefois que l’ancienne menuiserie ne serve de local pour Facilitec que provisoirement. En effet, les murs et le terrain appartiennent à l’entreprise de construction Tracol. Malgré leur mise à disposition pour Transition Minett, elle a d’ores-et-déjà annoncé que le bâtiment était voué à être détruit dans quelques années pour d’autres projets immobiliers… «Si nous arrivons à le rendre suffisamment vivant et intégré dans le quartier, il se pourrait qu’ils acceptent de le garder», espère toutefois Emma Zimer.

À l’heure actuelle, l’aménagement intérieur nécessite d’importants investissements avant de pouvoir être utilisable. Le rez-de-chaussée sera très certainement réservé aux projets manuels, le premier étage rassemblera des espaces de coworking et le deuxième accueillera une surface dédiée aux conférences et aux métiers du bien-être. L’inauguration est prévue pour 2020, voire fin 2019 si les travaux avancent suffisamment rapidement.

Beaucoup de gens cherchent à se réinventer autour de la transition.

Emma Zimer, responsable de Facilitec

Les porteurs de projets alternatifs seront-ils suffisamment nombreux pour remplir les 300m2 de Facilitec? Emma Zimer n’en doute pas. Elle-même s’est trouvée dans cette situation il y a deux ans, quand elle a créé Nouma, une petite entreprise d’accompagnement des initiatives d’habitat participatif pour seniors.

«Beaucoup de gens cherchent à se réinventer autour de la transition pour remettre l’humain au centre de leurs préoccupations», dit-elle. «Il existe dans le cadre de l’initiative Reconomy un groupe qui vise à réunir ces personnes-là pour qu’elles s’entraident et le but de Facilitec est de leur offrir un lieu pour le jour où elles décident de se lancer.»

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