L’équipe de management d’EY Luxembourg poursuit sa croissance dans un environnement difficile à maîtriser. (Photo: Mike Zenari)

L’équipe de management d’EY Luxembourg poursuit sa croissance dans un environnement difficile à maîtriser. (Photo: Mike Zenari)

Chez EY, le cœur de l’entreprise bat plus que jamais autour des métiers de l’audit. Parmi ces trois métiers, ce secteur, qui représente désormais 59% de son chiffre d’affaires, a connu une progression de 10%. «Une croissance exceptionnelle», commente d’emblée Bernard Lhoest, responsable de ce service.

Présentant pour la première fois ses résultats annuels dans ses nouveaux locaux, EY Luxembourg a rendu public un chiffre d’affaires de 178 millions pour le dernier exercice (du 1er juillet 2015 au 30 juin 2016). «Notre croissance est de 7,6%», se félicite Alain Kinsch, managing partner. «En moyenne, depuis 2010, elle est de 7,2%, ce qui est tout à fait satisfaisant dans un secteur mature et dans l’environnement actuel.»

Nouveaux appels d’offres

Mais c’est en partie l’environnement qui a permis de tels chiffres. Pour l’audit, notamment, Bernard Lhoest fait remarquer que la «directive Barnier» est en application depuis juin de cette année. Pour les entreprises d’intérêt public (banques, fonds d’investissement, etc.), les auditeurs ne peuvent plus agir plus de 20 ans auprès d’une même firme et il est devenu beaucoup plus compliqué de pouvoir être présent dans une même firme avec à la fois des activités d’audit et de conseil fiscal.

«Il y a énormément d’appels d’offres sur le marché actuellement», note le responsable Audit. «Mais notre croissance ne vient pas uniquement du secteur financier. Nous auditons également beaucoup de petites sociétés.» EY précise ainsi détenir 80% du marché des fintech.

Notre croissance est tout à fait satisfaisante dans l’environnement actuel.

Alain Kinsch, managing partner, EY

Le département fiscal représente 32% de l’activité. Et cette année, il est en hausse de 8,3%, une progression deux fois plus importante que l’an dernier. «Les règles changent en permanence au niveau international, et nos clients semblent un peu perdus», explique Marc Schmitz, tax director. «Ils ont plus que jamais besoin de nous pour leur expliquer ces changements et les conseiller.»

Seul bémol sur le bulletin d’EY Luxembourg, la performance de la division «conseil» (10% du chiffre d’affaires), qui est en recul de 7% après avoir fait un bond, l’an dernier, de 32%. «Certains projets de nos clients ont été repoussés», note Olivier Maréchal, «mais il faut aussi tenir compte de la particularité de ce secteur qui est de devoir repartir de zéro chaque année.»

Enfin, concernant le Brexit, Alain Kinsch ne se montre pas trop optimiste, même si des firmes uniquement basées à Londres devront se reloger dans l’espace de l’Union européenne. «À court terme, l’effet sera sans doute positif», note le managing partner. «Mais à moyen et long termes, l’effet sera neutre, voire négatif. Il y a toujours eu une grande complémentarité entre les deux Places.»