La banque a fini par commenter vers 17 heures 30, confirmant implicitement nos informations. (Photo: Dexia BIL)

La banque a fini par commenter vers 17 heures 30, confirmant implicitement nos informations. (Photo: Dexia BIL)

Le Luxembourg n'est pas épargné par le démantèlement de la banque franco-belge. Dexia BIL indique ce mardi soir «travailler à une solution viable à long terme.»

Selon nos informations, une partie du personnel de Dexia au Luxembourg a été informée ce mardi matin de la vente de Dexia BIL et de Dexia Asset Management.

Plusieurs établissements auraient déjà fait part de leur intérêt à la maison mère franco-belge.

La cession pourrait être finalisée d’ici quelques semaines et dans tous les cas d’ici à la fin de l’année.

Dexia BIL travaille activement

Contactée, Dexia BIL a dans un premier temps refusé de confirmer l'information, mais aussi de démentir.

La banque a toutefois fini par commenter vers 17 heures 30, confirmant implicitement nos informations: «La direction de Dexia BIL travaille activement avec le groupe Dexia à élaborer une solution viable à long terme pour Dexia Banque Internationale à Luxembourg. Comme annoncé par le ministre des Finances Luc Frieden ce matin, cette solution permettra à Dexia BIL de continuer à se développer et à jouer un rôle clé au Luxembourg et à l’international, dans l’intérêt de ses clients et de ses employés»

Et de poursuivre: «Au 30 juin 2011, le niveau de fonds propres de Dexia BIL s’élève à 2,5 milliards d’euros, ce qui lui permet de maintenir un excellent ratio Tier one de 22,1%. Les liquidités de Dexia BIL sont excédentaires.

Les noms de Banque de Luxembourg, de Foyer et de ING circulent comme repreneurs possibles.

Le Luxembourgeois François Pauly vient de prendre, le 1er septembre, la présidence du comité de direction de Dexia BIL, en remplacement de Frank Wagener. Ce dernier préside désormais le conseil d'administration de l'établissement.

Dexia BIL emploie environ 3.600 personnes au Luxembourg. En restructuration depuis 2008, la banque luxembourgeoise a déjà mis en œuvre plusieurs programmes de réduction d'effectifs et de réduction des coûts.

Très actif sur le front médiatique, Luc Frieden a déclaré ce mardi que le Luxembourg prendrait une part active dans la restructuration de Dexia et que le pays était en contact permanent avec la France et la Belgique.

Réunion extraordinaire

Dans une déclaration rapportée par l'agence Reuters, le ministre des Finances a indiqué que Dexia ne deviendrait pas une banque d'Etat. «Nous n'avons rien à vendre et rien à acheter», a-t-il ajouté. «Toutes les options sont sur la table», avait-il déclaré la veille, à l'issue de la réunion de l'Eurogroupe.

Selon l'AFP, qui cite le ministre belge des Finances Didier Reynders, une réunion extraordinaire du gouvernement belge est prévue dans la soirée ce mardi pour faire le point sur la situation.

Son homologue français François Baroin a indiqué pour sa part que la France et la Belgique seraient présents aux côtés de Dexia comme en 2008, lorsque la faillite de Lehman Brothers avait mis la banque franco-belge à genoux.

Une structure de défaisance ou «bad bank» pourrait reprendre certains actifs à risque du groupe Dexia, dont un portefeuille obligataire de près de 100 milliards d'euros. Cette entité recevrait la garantie des Etats français et belge.

Avant 16 heures ce mardi, l'action Dexia accusait un recul de 18% à 1,06 euros, après avoir perdu jusqu'à 37% de sa valeur lors des premiers échanges de la matinée et 10% la veille.

Plusieurs banques privées sont déjà à vendre sur la place financière, dont la suédoise Invik et KBL European Private Bankers, filiale de la banque belge KBC. Aucun repreneur n'a encore été identifié.