Mark Evenepoel (Euroscript) : « Nous sommes actifs à 90% dans la création et le développement.» (Photo: Charles Caratini)

Mark Evenepoel (Euroscript) : « Nous sommes actifs à 90% dans la création et le développement.» (Photo: Charles Caratini)

Monsieur Evenepoel, dans quel contexte Euroscript a a-t-elle été créée ?

« En 1987, sa maison mère, le Saarbrücker Zeitung, avait déjà des activités d’impression pour les institutions européennes. Mais il y avait à l’époque un besoin accru de supports linguistiques, que ce soit dans la relecture ou dans la traduction, en particulier pour le supplément du Journal Officiel européen dans lequel sont publiés les appels d’offres, qui devaient être traduits dans toutes les langues de l’Union.
Jusqu’en 2000, l’activité était limitée à un certain nombre de clients institutionnels européens, qui représentaient presque 95% de nos affaires. En anticipant sur l’élargissement européen de 2004, nous avons alors fondé nos propres filiales en Europe de l’Est et a créé une base pour un développement plus vaste à l’international et plus uniquement dédié aux institutions européennes. Elles ne représentent plus que 25% de notre activité aujourd’hui.

Qu’est-ce qui a le plus évolué ces 25 dernières années ?

« Au début, notre approche était la fourniture de services annexes à la publication. En 2000, j’ai fait le choix de modifier cette approche, en focalisant nos développements sur les process de nos clients. A partir de 2005, nous nous sommes également positionnés en tant qu’intégrateur système et société de conseils. Nous avons procédé à des acquisitions aux Pays-Bas et en Belgique qui nous ont permis de nous développer dans la technologie de la gestion documentaire. Nous déployons et intégrons des outils existants, mais de plus en plus souvent sur la base de développements propres.

Votre groupe est aujourd’hui présent dans 17 pays, essentiellement en Europe, et emploie 1.500 personnes, dont 180 au Luxembourg. Lorsque vous êtes arrivés en 2000, il y avait à peu près le même nombre d’employés au Grand-Duché. Cela veut-il dire que vous n’y avez plus de potentiel de croissance ?

« Si, il reste du potentiel dans les secteurs non institutionnels. Mais ce qu’il faut plutôt voir, c’est l’évolution dans le profil de nos employés. Il y a 12 ans, les activités étaient à 90% exécutives et opérationnelles. Aujourd’hui, nos équipes sont surtout composées d’informaticiens, de chefs de projets ou de managers et nous sommes actifs à 90% dans la création et le développement.

Comment les développements des technologies de l’information influent-elles sur vos métiers ?

« Dans notre vision, il y a une convergence entre nos services humains et informatiques. Il y a clairement une fusion qui se fait dans nos solutions, lesquelles sont de plus en plus intégrées dans des plates-formes technologiques. Cela nous oblige à faire, dès le départ, les bons choix, car chaque développement peut prendre entre un et trois ans
Au début, le produit physique, en papier, était au centre de l’activité. Aujourd’hui, c’est l’information qui est au centre, peu importe la façon dont elle va être distribuée, que ce soit sur Internet, via les smartphones, ou sur des supports pdf.
Les développements technologiques à venir se feront sous l’influence des consommateurs. Nous notons, par exemple, de plus en plus souvent, des aspects ‘jeu’ dans la communication professionnelle ou dans la communication produit. En outre, les terminaux de communication évoluent et offrent de plus en plus de possibilités.
Nous ne sommes qu’au tout début de l’adoption des nouvelles technologies. Nous travaillons encore beaucoup d’une manière que je qualifierai de ‘traditionnelle’, mais avec la génération des ‘digital natives’ qui arrive sur le marché du travail, ça va vite changer.

Vos perspectives sont donc positives ?

« Nous tablons, pour 2012, sur un chiffre d’affaires de 100 millions d’euros et un Ebit de 10 à 12%. Nous sommes en croissance constante et régulière de 7% chaque année, car nos activités sont assez bien diversifiées et nous arrivons à compenser les crises récurrentes.
Nous avons démarré il y a quelques mois des activités en Chine et aux Etats-Unis et nous sommes en train de travailler sur des implantations en Angleterre, au Brésil et éventuellement en Italie. Cela pourrait se faire fin 2012-début 2013. »