Fabrice Dewasmes et Emmanuel Valentin (NeoPixl) (Photo: Olivier Minaire)

Fabrice Dewasmes et Emmanuel Valentin (NeoPixl) (Photo: Olivier Minaire)

Sous l’effet de l’apparition et du développement hyperrapide des tablettes numériques et des smartphones, les entreprises se sont mises à développer des applications, à destination des leurs clients, mais également quelquefois pour leur propre usage.

Si la gestion de projet est quelque chose de classique pour les départements IT et les sociétés spécialisées, il faut constater que les développements pour ces nouveaux terminaux demandent une attention un peu particulière. Pour Emmanuel Valentin et Fabrice Dewasmes, de chez NeoPixl, trop d’entreprises se lancent encore dans des développements juste pour être «dans la tendance». «Cette attitude était acceptable il y a deux ou trois ans, à l’ouverture de l’AppStore d’Apple, où l’on pouvait se permettre de juste surfer sur le hype ou le buzz marketing d’une application.» Depuis, la mobilité est devenue un enjeu stratégique dans le développement métier de l’entreprise.

Ces règles posées, sur le strict plan infor­matique, un projet mobile reste un projet IT… car les départements restent bien entendu fortement impliqués dans la conception, notamment celui du marketing.

Pour les développeurs, explique Emmanuel Valentin, «concevoir un projet mobile, c’est avant tout aller à l’essentiel. La taille de l’écran est réduite, donc chaque pixel compte. La connectivité est aléatoire et l’utilisateur peut se retrouver dans des environ­nements un peu erratiques… Donc chaque bit envoyé sur le réseau est important.» En effet, du volume d’échanges d’informations dépend à la fois la vitesse de synchronisation du service, la vitesse de consommation de données, sans oublier la durée de vie de la batterie!

Cela dit, les développements d’applications mobiles sont souvent menés par d’autres que le département IT. Au final, Fabrice Dewasmes estime la partie informatique pure d’une application mobile à 20% de la démarche globale. L’évolution du design, qui accompagne les nouveaux systèmes d’interface dirigés par les mouvements des doigts plutôt que par une souris, entraîne une modification des règles. M. Valentin explique ainsi que «tous les utilisateurs n’y sont pas encore habitués. Notre ergonome nous disait encore il y a quelques semaines que très peu de personnes savent qu’elles peuvent rapidement supprimer un mail de leur iPhone en faisant un simple ‘swipe’ sur l’intitulé du mail, ou encore zoomer dans une page web en faisant un double ‘tap’ sur une partie de ladite page. Comme pour la souris, cette interactivité va demander encore de l’apprentissage.»

Le fait est, quoi qu’il arrive, que les entreprises doivent choisir avec prudence les plates-formes de développement. Pour Emmanuel Valentin et Fabrice Dewasmes, «il faut analyser son marché et connaître ses utilisateurs, notamment grâce aux statistiques web. Si 90% de vos utilisateurs sont sur Android, il ne faut pas les snober en ne proposant qu’une application iOS!»

Quant aux applications pour les entreprises, le mouvement n’en est encore qu’à son début. Pour Fabrice Dewasmes, «c’est encore balbutiant. Au Luxembourg en tous cas, je n’ai que difficilement une ou deux entreprises en tête. A l’échelle mondiale, j’ai vu des applications en gestation ou réalisées qui m’ont vraiment impressionné. Elles sont la preuve que la seule limitation est l’imagination et le talent des développeurs.»