Ces documents d’archives sont tirés d’un reportage de RTL Télé Lëtzebuerg, sur la présentation du bilan 2000 de la firme, en ses locaux du Kirchberg. On y voit notamment Raymond Schadeck et Alex Sulkowski. (Image: RTL Télé Lëtzebuerg)

Ces documents d’archives sont tirés d’un reportage de RTL Télé Lëtzebuerg, sur la présentation du bilan 2000 de la firme, en ses locaux du Kirchberg. On y voit notamment Raymond Schadeck et Alex Sulkowski. (Image: RTL Télé Lëtzebuerg)

Treize ans après la fin du géant mondial de l’audit et de la consultance, des consultants français ont décidé de faire renaître Arthur Andersen de ses cendres. Le CEO de «The New Arthur Andersen», Stéphane Laffont-Réveilhac, explique avoir acquis les droits au niveau mondial sur les marques historiques Arthur Andersen et Andersen et entend désormais rétablir un réseau international «digne de ce nom».

Pour le constituer, les consultants ont entrepris des contacts avec différentes structures de consultants dans plusieurs pays. Selon les consultants français, des spécialistes du conseil stratégique en entreprise au Moyen-Orient et en Inde ont déjà marqué leur intérêt pour rejoindre le réseau dès son lancement. Ils expliquent aussi que de très nombreux anciens d’«Arthur» les ont consultés pour envisager la possibilité de les rejoindre.

Toujours nostalgiques d’une époque, les anciens d’Arthur Andersen? Paperjam a posé la question à deux des chevilles ouvrières luxembourgeoises de l’ex-«Big Five», Norbert Becker, fondateur de la structure luxembourgeoise, et Raymond Schadeck, qui en a été un des associés.

Pour remettre les choses dans le contexte, rappelons qu’Arthur Andersen a créé la société dès 1913 et en a fait un des géants mondiaux de l’audit et de la consultance. Au Grand-Duché, la structure a été mise en place en 1979 par Norbert Becker, qui naviguait déjà au sein du groupe. Membre à part entière du réseau mondial Andersen, l’entité luxembourgeoise était structurellement et légalement indépendante.

Au début des années 2000, «Arthur» faisait toujours partie des «Big Five» aux côtés de PricewaterhouseCoopers (PwC), Deloitte, Ernst & Young (EY) et KPMG. Mais, en 2001, la chute aussi vertigineuse que frauduleuse du courtier américain en énergie Enron, dont Arthur Andersen certifiait les comptes, a emporté le réseau dans la tourmente. «Dans un métier où l’image et la notoriété sont vitales, la mise en examen d’Andersen LPP a immanquablement conduit à la destruction d’une marque centenaire et, par conséquent, de son réseau mondial. La responsabilité de quelques personnes a été rendue collective», commentait en avril 2002, via communiqué, Arthur Andersen Luxembourg pour expliquer la fin de l’aventure.

Arthur Andersen Luxembourg, qui comptait 550 employés dans ses rangs à l’heure de l’implosion, a alors négocié sa fusion avec la division luxembourgeoise d’Ernst & Young. Jusqu’à réapparaître dans la place via la nouvelle construction qui se met en place? «La marque a été déposée pour l’ensemble du territoire européen, mais actuellement le Luxembourg ne fait pas partie de nos priorités», nous a précisé Isabelle Epp, porte-parole de la nouvelle structure. À suivre en tout cas.