Nouveau coup de théâtre avec l'annonce de la démission du ministre des Finances grec.  (Photo: Licence CC)

Nouveau coup de théâtre avec l'annonce de la démission du ministre des Finances grec.  (Photo: Licence CC)

Sans appel. L’issue du référendum organisé dimanche en Grèce autour du plan de mesures proposé par ses créanciers (le Fonds européen de stabilité financière, le Fonds monétaire international et la Banque centrale européenne) font apparaître un «oxi» - «non» – à hauteur de 61,31%, avec une participation autour des 60%.

Si l’ensemble des électeurs grecs n’ont probablement pas consulté toutes les mesures proposées par la Commission européenne au nom des créanciers, ils ont voulu adresser un message aux dirigeants européens, tant pour revoir la feuille de route qu’ils avaient écrite pour leur pays que vis-à-vis d’une politique européenne. Le résultat a d'ailleurs entraîné la démission de l'ex-Premier ministre, Antonis Samaras, dirigeant du principal parti d'opposition Nouvelle Démocratie.

Pour d'autres raisons, à savoir faciliter les négociations qui vont débuter, le ministre des Finances grec Yanis Varoufakis, a fait par via son blog il y a quelques minutes de sa volonté de démissioner. Un nouveau coup de théâtre.

Hier soir, pour le Premier ministre, Alexis Tsipras, à l’origine de ce référendum surprise, «les Grecs ont pris une décision historique et courageuse», tout en ajoutant à l’agence AFP qu’il ne s’agissait pas «d’une rupture avec l’Europe» mais d’un «renforcement de notre pouvoir de négociation».

«Si les Grecs votent non, nous serons profondément affectés par ce choix», avait indiqué Jean-Claude Juncker vendredi, lors du lancement officiel de la présidence luxembourgeoise du Conseil de l’Union européenne.

Ce scénario s'est produit et les dirigeants européens n’ont eu qu’à prendre acte de ce résultat. Y compris Jean-Claude Juncker, qui entame une - nouvelle - phase de consultation avec les dirigeants européens sur les suites à donner au résultat.

Il revient au gouvernement grec de soumettre des propositions.

Xavier Bettel, Premier ministre

Un sommet européen en urgence

Au cœur d’une conversation entre le président français François Hollande et la Chancelière allemande Angela Merkel, le référendum grec continue de bousculer l'agenda européen.

Le président du Conseil européen, Donald Tusk, a d’ores et déjà convoqué en urgence un sommet des chefs d’État et de gouvernement européens mardi soir.

Ce résultat est regrettable pour le futur de la Grèce.

Jeroen Dijsselbloem, président de l’Eurogroupe

Le président de l’Eurogroupe et ministre des Finances des Pays-Bas ajoute que «pour la reprise de l’économie grecque, des mesures difficiles et des réformes sont inévitables». En attendant les propositions d’Athènes, l’Eurogoupe se réunira également demain pour évoquer une situation qui s’avère plus que jamais compliquée au vu des réactions de deux camps: celui d’un peuple qui veut dire «stop» à une austérité et celui des dirigeants européens qui veulent faire respecter un minimum de règles.