Le sauvetage de la banque portugaise se poursuit, l’enquête sur les causes de sa débâcle aussi. (Photo: Licence CC)

Le sauvetage de la banque portugaise se poursuit, l’enquête sur les causes de sa débâcle aussi. (Photo: Licence CC)

La confusion règne dans l’affaire Espirito Santo, groupe financier portugais dont les principales holdings – basées au Luxembourg – font l’objet de demandes de placement en redressement judiciaire. Les comptes de l’une d’entre elles, Espirito Santo International (ESI), avaient été manipulés, pour un montant dépassant largement le milliard d’euros, et la manœuvre avait amplement participé à la déconfiture de la deuxième banque portugaise, Banco Espirito Santo (BES), dont elle détient 20,1% du capital.

Selon le Wall Street Journal, l’enquête menée par la Banque centrale portugaise se dirige aujourd’hui, non pas vers le Grand-Duché, mais vers la Confédération helvétique. La société financière suisse Eurofin avait été premièrement évoquée comme l’un des principaux alliés du groupe portugais dans la structuration de sa dette. Eurofin a d’ailleurs démenti avec véhémence contestant ainsi avoir joué «un rôle central dans le financement du conglomérat».

Credit Suisse courtier

Le Credit Suisse Group est dorénavant évoqué par le quotidien financier américain. La banque helvétique aurait rassemblé les titres émis par les véhicules d’investissement offshore du groupe Espirito Santo pour les céder aux clients de BES. Or, si Credit Suisse admet avoir participé à l’élaboration des titres financiers (via trois Special Purpose Vehicle [SPV]: Top Renda, EuroAforro Investments et Poupanca Plus Investments), il nie les avoir distribués.

Lundi, le régulateur luxembourgeois, la CSSF (Commission de surveillance du secteur financier), a annoncé la levée de la suspension de la plupart des instruments financiers émis par Banco Espirito Santo, BES Finance et Espirito Santo PLC.

Une enquête judiciaire est parallèlement ouverte au Grand-Duché pour infractions au droit des sociétés. Elle concerne les trois holdings ESI, Rio Forte et ESFG. La demande de placement en gestion contrôlée de la holding ESI a été jugée recevable par le tribunal de commerce le 21 juillet. On saura le 8 octobre si le redressement judiciaire est accepté.

La banque portugaise fait, elle, l’objet d’un plan de sauvetage impliquant les autres banques nationales ainsi que l’État lui-même.