Le holding Espirito Santo International est le principal actionnaire de la banque éponyme. (Photo: archives paperJam)

Le holding Espirito Santo International est le principal actionnaire de la banque éponyme. (Photo: archives paperJam)

Quatre jours après avoir introduit sa demande, le holding luxembourgeois Espirito Santo International SA, principal actionnaire (20,1%) de la banque privée portugaise Banco Espirito Santo, a été placé sous gestion contrôlée, a annoncé mardi un communiqué du Tribunal de commerce de Luxembourg.

«Le tribunal d’arrondissement de Luxembourg, chambre de vacation, siégeant en matière commerciale, a déclaré recevable la demande de la société Espirito Santo International SA en vue d’un placement sous gestion contrôlée», précise le communiqué, ajoutant que la vice présidente du Tribunal luxembourgeois, Karin Guillaume, a été désignée juge déléguée. Elle sera chargée de faire rapport au tribunal sur la «situation de commerce» du holding luxembourgeois.

Espirito Santo International avait déposé une requête en gestion contrôlée vendredi 18 juillet, après avoir reconnu dans un communiqué ne plus être «en condition de remplir ses obligations, en raison de l’arrivée à échéance d’une partie importante de sa dette».

Le groupe a dû présenter un plan de restructuration au Tribunal de commerce luxembourgeois afin de vendre des actifs et de lever des fonds en se protégeant des demandes de ses créanciers.

Informations a minima

Aucune information n’a filtré sur les conditions posées par la juge commissaire luxembourgeoise et son jugement, prononcé dans cadre d’une chambre de conseil, donc à huis clos, n’a pas été communiqué par l’administration judiciaire.

Aucune information n’a filtré non plus sur le délai endéans lequel Espirito Santo International pourra prétendre à la protection du régime de la gestion contrôlée. Une ordonnance est encore attendue pour désigner les experts (il s’agit d’avocats et de réviseurs d’entreprises) mandatés par le tribunal luxembourgeois qui seront chargés du plan de sauvetage.

Lundi, le ministre portugais de l'Économie Antonio Pires de Lima a reconnu que la crise du groupe Espirito Santo, principal actionnaire de la banque BES, pourrait affecter l'économie, mais il avait assuré que «la reprise est plus forte».

La crise du groupe bancaire portugais arrive à un moment délicat pour le pays, qui vient tout juste de sortir de son plan d'assistance financière internationale sans demander une rallonge à ses partenaires européens et au Fonds monétaire international.

Les difficultés du groupe Espirito Santo ont éclaté au grand jour avec la révélation fin mai d'irrégularités comptables au sein d'ESI, ce qui a précipité le départ du PDG de Banco Espirito Santo (BES) Ricardo Salgado.

Lourdement endetté, le holding luxembourgeois détient 49% de Espirito Santo Financial Group, premier actionnaire de la BES avec 20,1%, aux côtés du Français Crédit Agricole qui en contrôle 14,6%.

Rioforte, un autre holding du groupe basé aussi au Luxembourg, pourrait également demander aux autorités du Grand Duché à être placé en redressement judiciaire, selon une source proche du dossier.