Qui a intercepté quoi dans le trafic de données par le nœud virtuel allemand? Le gouvernement luxembourgeois interroge tous azimuts. ( Photo : archives Paperjam )

Qui a intercepté quoi dans le trafic de données par le nœud virtuel allemand? Le gouvernement luxembourgeois interroge tous azimuts. ( Photo : archives Paperjam )

Un sujet délicat qui secoue le début de semaine, une question urgente posée par le député Marc Angel. Et une réponse estomaquée communiquée en fin de journée ce lundi. «Le Premier ministre et le ministre des Affaires étrangères et européennes sont en mesure de confirmer que le gouvernement a pris connaissance par voie de presse des informations selon lesquelles le BND et/ou la NSA auraient collecté en 2005 des données provenant et/ou à destination du Luxembourg au nœud internet de Francfort.»

Selon Xavier Bettel et Jean Asselborn, cités dans le communiqué du ministère d'État, le gouvernement «ne dispose pas d’informations sur les cibles luxembourgeoises éventuelles de cette collecte». Comme les faits suspectés se sont produits en territoire allemand, le gouvernement a saisi «les instances nationales compétentes», qui sont entrées en contact avec leurs homologues allemands et américains «pour demander des explications concernant ces révélations».

Bruxelles, Berlin et Washington

Outre les coulisses de l'espionnage, l'histoire remue aussi des sphères politiques et diplomatiques alliées. Le ministre des Affaires étrangères et européennes s’est entretenu lundi matin, à Bruxelles, avec son homologue allemand Frank-Walter Steinmeier. «Le ministre a insisté sur la nécessité d’une coopération et d’une transparence intégrales dans cette affaire», souligne le communiqué officiel. Celui-ci précise que le ministre allemand s’est dit «disposé à tout faire pour contribuer à éclaircir cette affaire de surveillance du transfert de données électroniques».

Le gouvernement luxembourgeois a également déjà chargé l'ambassadeur à Washington de solliciter des explications concernant ces faits au département d’État.

En outre, indique encore le communiqué, le gouvernement  «a décidé de dénoncer ces faits, susceptibles de présenter une infraction, au parquet».