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La ville du fer fêtera son centenaire en 2006. Avec, comme fil rouge de toutes les manifestations, la force du passé pour se projeter dans un futur réussi.

Esch-sur-Alzette, la capitale du sud du pays, fête en 2006 le 100e anniversaire de son statut de ville. Mais Esch, c'est bien plus qu'une ville. C"est un double symbole: celui de l'industrie métallurgique et de la multiculturalité par l'afflux de travailleurs venus des pays du sud de l'Europe. C"est aussi l'image d'une cité, d'une région, qui veut et sait se forger un nouvel avenir en utilisant son passé industriel.

"Les travaux de préparation du programme du centenaire ont débuté il y a trois ans, indique Lydia Mutsch, bourgmestre de la ville. Et nous avons engagé un coordinateur voici un an. Il a depuis peu été rejoint par six autres personnes, plus quelques-unes sous contrat à durée déterminée et une vingtaine de bénévoles. Je souligne qu'il a toujours eu sur le projet unanimité au sein du conseil communal. L'événement est donc bien non politique et non politisé". Le budget, lui, est de 3,1 millions d'euros, soit le même - mais indexé bien sûr - que celui qui avait été fixé pour les fêtes du cinquantenaire de la ville. "Le ministère de la Culture nous octroie, dans ce budget, un subside de 100.000 euros. C"est le montant que nous avons octroyé à notre association de commerçants pour les aider à se préparer au centenaire. Je ne ferai pas d'autres commentaires sur cette aide. Le chiffre - que la bourgmestre considère d'évidence comme ridicule (ndlr) - parle de lui-même. Mais je préviendrai les autres villes qui devront fêter pareil événement de ce qui les attend'. L'asbl créée pour la circonstance devrait aussi recevoir la même somme des organisateurs du Tour de France cycliste, dont Esch sera ville étape.

Toutes les manifestations seront placées sous le thème "Esch in vita", symbole d'une ville accueillante et chaleureuse, ouverte à toutes et à tous et multilingue. "Le but est de faire bouger toute la cité, d'y impliquer au maximum, directement et indirectement, tous ses habitants, toutes ses associations, tous ses clubs, etc., précise Mme Mutsch. Ils le sont d'ailleurs depuis le début, de manière très démocratique, puisque nous avons créé différents groupes de travail vers qui sont remontés tous les projets, d'où qu'ils viennent. Dans ces groupes, il y avait des représentants de plus de 300 associations et ce sont eux qui sont à la base du programme final'.

Continuer la revalorisation du centre-ville

Le fil rouge de toutes les manifestations sera le passé utilisé comme outil, pour résolument se tourner vers l'avenir. "Tout ce qui a marqué notre histoire - la sidérurgie, la société multiculturelle (nous comptons quelque 80 nationalités parmi notre population) et multilingue, etc. - se retrouvera ensemble, avec une chance unique qu'est la reconversion des friches industrielles et l'installation de la Faculté des Sciences de l'Université du Luxembourg. L'objectif est de nous reconstruire un avenir économique, et donc aussi social et culturel. Ce n'est pas un hasard si notre plus récent jumelage a été avec la ville de Coimbra, au Portugal, qui permet de faire se rejoindre et collaborer ainsi l'une des plus vieilles villes universitaires d'Europe avec la plus jeune. Coimbra, comme toutes les villes jumelées ainsi que les communes environnantes et le bassin minier français voisin sont d'ailleurs aussi étroitement associés à notre centenaire. Parce qu'ils sont partenaires de notre futur".

La revalorisation de l'ensemble de la ville sera l'un des centres d'intérêt permanent du centenaire. Avec, entre autres, le village, les pavillons et la plage du centenaire, au site Nonewissen, dernier site disponible pour le lotissement urbanistique, dans l'extension de Belval. "Cette promotion créera un nouvel axe depuis Belval vers le centre-ville, avec une mixité de fonctions et un très important espace vert, puisque le parc du centenaire représentera pas moins de 40% de la superficie totale. C"est la réponse du nord de la ville à son site sud, un poumon vert".

à noter encore, parmi une multitude d'autres choses, le Pavillon de la Rencontre des Générations et des Migrations, conçu dans une optique transfrontalière. Ou encore les pavillons Économique et Esch Ville Verte. "Sans oublier que nous devons continuer la revalorisation du centre-ville car, avec toute la dynamique qui se développe tout autour, il n'y a qu'une seule réponse: mettre en valeur ce centre-ville pour un développement harmonieux de l'ensemble", conclut Lydia Mutsch.