Erny Gillen est parti lundi dernier étudier et enseigner au Boston College. (Photo: Luc Deflorenne / archives)

Erny Gillen est parti lundi dernier étudier et enseigner au Boston College. (Photo: Luc Deflorenne / archives)

Erny Gillen, ancien vicaire général et auteur d’un ouvrage sur les maux de la curie romaine, dont un exemplaire fut remis jeudi au Vatican au pape François par le Premier ministre Xavier Bettel, retourne à l’université. Et pas n’importe laquelle.

Il est depuis ce lundi inscrit au Boston College, une université privée située à 10 km de Boston, fondée par un jésuite et qui compte parmi les meilleures des États-Unis, et devrait y rester jusqu’à la mi-janvier pour parfaire sa formation dans le domaine de l’éthique et y donner également des cours, Erny Gillen étant docteur en éthique et avait aussi enseigné cette matière.

Erny Gillen avait annoncé en février dernier sa démission du poste de vicaire général, après trois ans de fonction seulement et quelques semaines après avoir négocié avec le gouvernement une nouvelle convention sur le financement du culte catholique par les contribuables luxembourgeois.

Derrière les raisons personnelles qu’il avait invoquées pour justifier sa démission, il avait surtout, assurait-on alors, des ambitions plus élevées que le poste de vicaire général, qui n’a jamais été au Grand-Duché un tremplin idéal pour gravir les étages de la hiérarchie catholique.

2e salaire derrière l'archevêque

Parallèlement au mandat de président du conseil d’administration du groupe Saint-Paul, éditeur du Luxemburger Wort, qu’il conserva, ainsi que la main sur la pépite de l’archevêché, la société Lafayette qui gère le fabuleux patrimoine immobilier de l’archevêché, entre autres les terrains et bâtiments de Gasperich, il se mit à la rédaction d’un livre sur les maladies de la curie romaine. Gillen resta cependant jusqu’à récemment sur le payroll de l’archevêché en touchant comme conseiller sa rémunération de vicaire, c’est-à-dire le deuxième salaire le plus élevé de la nomenclature religieuse, après l’archevêque. Il est redevenu désormais un simple ministre du Culte.

L’ex-vicaire ambitionnait par ailleurs un mandat à la présidence de l’ONG catholique Caritas International, mais sa candidature ne fut pas retenue, alors qu’il était longtemps présenté comme favori pour décrocher le poste à Rome.

La question est de savoir pourquoi Erny Gillen a fait un détour par le prestigieux Boston College: soit il s’agit d’une manière de l’écarter de l’archevêché, soit cette formation de plus de quatre mois lui permettra de faire évoluer sa carrière vers le haut. L'autre question est de savoir s'il aura la disponibilité nécessaire pour assurer, depuis l'autre côté de l'Atlantique, ses responsabilités à la tête du plus important groupe de presse du Grand-Duché.

Contacté par la rédaction de Paperjam.lu, Erny Gillen a expliqué être à Boston pour se reposer et approfondir ses compétences en éthique théologique et biomédicale.