Œuvrant à concevoir la voiture de demain, les 430 ingénieurs de Delphi au Luxembourg organisent toutes sortes de tests sur le site de Bascharage. Une partie d’entre eux se consacre à un nouveau système 48 volts hybride léger qui offre un plaisir de conduire intact. (Photo: Delphy)

Œuvrant à concevoir la voiture de demain, les 430 ingénieurs de Delphi au Luxembourg organisent toutes sortes de tests sur le site de Bascharage. Une partie d’entre eux se consacre à un nouveau système 48 volts hybride léger qui offre un plaisir de conduire intact. (Photo: Delphy)

Présent depuis 45 ans au Grand-Duché, l’équipementier automobile américain Delphi y a établi des activités de recherche il y a déjà 33 ans. Il y a également installé un de ses 14 centres techniques.

«La plupart de nos voisins sont de grands constructeurs. Le Royaume-Uni et l’Italie sont à un jet de pierre. Être présent au Luxembourg nous offre un bon accès aux clients, une proximité géographique et une neutralité politique appréciables. Le tissu industriel qui s’est progressivement conçu autour de l’automobile est un autre atout essentiel. Quelle que soit la couleur politique, on ressent un intérêt des pouvoirs publics pour le secteur», cadre Vincent Fagard, managing director, qui chapeaute une population de 650 employés, dont 430 ingénieurs.

Ce sont nos ingénieurs qui pensent et innovent.

Vincent Fagard, managing director de Delphi

La polyvalence, le multilinguisme et le haut niveau de qualification des profils dans la Grande Région expliquent aussi l’importance du centre luxembourgeois pour l’équipementier américain. «Ce sont nos ingénieurs qui pensent et innovent. Sans eux, pas d’industrie, d’avancée technologique, ni de production.» 

Expériences de tests

Ces dernières années, le visage local de Delphi a changé, ce dont témoigne Vincent Fagard, en poste depuis 26 ans, dont la moitié au Luxembourg. «Le groupe s’est redessiné et réinventé. En 2006, la décision a été prise d’installer le centre mondial pour la propulsion au Luxembourg. Les décisions se prennent ici.»  

Il a fallu s’adapter et ajuster notre organisation.

Vincent Fagard, managing director de Delphi

Après avoir construit un nouveau laboratoire de recherche avancée sur l’injection et la combustion diesel inauguré en 2013, le groupe a choisi de céder ses activités thermiques au groupe automobile allemand Mahle en juillet 2015, qui avait également repris 170 collaborateurs, et a entrepris de recentrer ses activités. «Le secteur automobile a beaucoup changé. En tant qu’équipementier, il a fallu s’adapter et ajuster notre organisation.»

Autre évolution à venir, son site de Bascharage est en rénovation depuis cette année, et ce jusqu’à la fin 2018. Il offrira de nouvelles capacités de tests en conditions réelles. «On y développe tout ce qui a trait à la propulsion, la gestion et le contrôle du moteur. On se spécialise également sur l’hybride et l’électrique. Si la mécanique est globalement restée la même ces dernières années, la connectivité change la donne», déclare le CEO. «Nous manquons aujourd’hui d’espace et notre infrastructure date d’une vingtaine d’années. Nous avons déjà déménagé les activités de management en louant une surface à l’Atrium à Bertrange. Nous allons bientôt offrir à nos ingénieurs un cadre de travail aligné aux standards du 21e siècle.»

Préparer la transition  

À l’échelle globale, le groupe américain consacre de manière continue 10% de son chiffre d’affaires à la R&D, soit 1,51 million de dollars en 2015. Parmi les sujets de recherche prioritaires communs: la réduction des émissions polluantes et la gestion intelligente de la consommation. Sécurité et connectivité sont des éléments transversaux. «Nous travaillons, par exemple, à un système antifatigue qui détectera le changement des pupilles pour prévenir les endormissements au volant. Le véhicule va penser pour vous.»

La R&D est indissociable de nos activités.

Vincent Fagard, managing director de Delphi

Les ingénieurs de l’équipementier travaillent dès à présent sur des logiciels dédiés aux voitures sans conducteurs, dotées d’intelligence artificielle. «La R&D est indissociable de nos activités. Nous faisons de la recherche fondamentale, d’applications, ou du développement de produits», partage Vincent Fagard. «Nous construisons fréquemment des prototypes pour offrir une vraie expérience de test à nos clients. Certains nécessitent plusieurs années de travail. La technologie évolue en permanence. Pour y faire face, notre centre technique s’insère dans une toile d’araignée technologique. Il est en contact rapproché avec les 13 autres.» En moyenne, un programme de test standard se déroule sur 18 mois.

L’innovation doit nous aider à répondre aux attentes du marché.

Vincent Fagard, managing director de Delphi

Différentes tendances de fond impactent le métier de Delphi et la nature des investissements à consentir. «Après la crise, une des réponses a été le développement des voitures électriques. En parallèle, les évolutions réglementaires ont rendu la baisse des émissions obligatoires. Le rapport à l’automobile est également en plein bouleversement. Les villes sont saturées, il faut arriver avec d’autres solutions. Les jeunes générations ont une approche différente de la mobilité. L’innovation doit nous aider à pouvoir répondre aux attentes du marché. Les équipementiers ont un important rôle à jouer dans ce contexte changeant.»