L’arrêt complet du trafic aérien, samedi dernier, en lien avec la découverte d’un trou sur la piste du Findel, pousse les autorités luxembourgeoises à prendre les devants. Lundi soir, François Bausch, ministre du Développement durable et des Infrastructures, a annoncé sur RTL «la rénovation complète» de la piste afin de permettre un accueil adapté de tous les appareils.
Au-delà de l’indispensable sécurité de l’infrastructure, ces travaux s’intègrent indirectement dans la certification de l’aéroport de Luxembourg au regard des normes européennes – dans le cadre du ciel unique européen – qui vont intégrer l’espace aérien du Grand-Duché au sein du plus grand bloc européen où figurent l’Allemagne, la Belgique, la France, les Pays-Bas et la Suisse. Une zone où transite pas moins de 50% du trafic aérien européen.
Continuer l’exploitation de l’aéroport pendant la plus grande partie du chantier.
Roland Fox, chef de la division des Travaux neufs des Ponts et Chaussées
En raison de l’ampleur des travaux, un projet de loi sera nécessaire à leur réalisation et surtout leur financement. Selon nos informations, l’enveloppe financière à débloquer devrait être comprise entre 50 et 80 millions d’euros. Un montant important lié non seulement au fait qu’il s’agira de la première rénovation complète de la piste, mais aussi à l’ambition du projet. En plus de la réhabilitation de la structure de la piste qui sera élargie pour l’occasion, les Ponts et Chaussées, qui interviennent à l’aéroport de concert avec l’Administration de la navigation aérienne, devront également changer les équipements électriques et électroniques, mais aussi refaire l’ensemble du système d’écoulement des eaux.
«Le trafic aérien sera maintenu tout le temps des travaux dont la durée n’a pas encore été déterminée», explique à Paperjam.lu Roland Fox, responsable de la division des Travaux neufs au sein des Ponts et Chaussées. «L’idée est de continuer l’exploitation de l’aéroport pendant la plus grande partie du chantier, avec éventuellement quelques coupures.» Lundi soir, François Bausch avait indiqué que deux options étaient à l’étude. Soit un travail de nuit effectué entre 22h et 6h, soit en demandant aux compagnies des conditions spéciales, comme un allègement de leur charge pour réduire les distances de freinage à l’atterrissage ou au décollage.
«Par exemple, que Cargolux réduise la charge de ses avions à 80% pour leur permettre de décoller sur un segment de piste plus court», a précisé le ministre. Au vu du besoin de la compagnie aérienne de consolider son activité et de réduire ses coûts, difficile de penser que la seconde option envisagée soit retenue. Selon le ministère du Développement durable et des Infrastructures, le chantier doit commencer au début 2016.