Après la réunion, Pierre Gramegna (DP) a reçu avec modestie les compliments de la Commission pour cette avancée on ne peut plus rapide, ont expliqué les détails de son compromis en deux langues, calmement, de manière très compétente. Seulement, ni lui, ni l’autre Pierre (Moscovici) ne pouvaient en dire beaucoup sur les effets de la mesure sur les recettes budgétaires, ni au Luxembourg, ni ailleurs, alors que la Commission européenne aime à répéter que l’optimisation fiscale des multinationales coûte des milliards d’euros aux contribuables européens. «Normalement il ne devrait pas y avoir d’impact du tout. Comme nous ne prenons les impôts de personne», disait Pierre Gramegna. Or, tous les conseillers fiscaux ne sont pas forcément d’accord avec cette lecture. Mais ils se plaignent surtout du fonctionnement de la commission des rulings installée par Pierre Gramegna en remplacement du préposé retraité Marius Kohl, qu’ils qualifient de «catastrophique». Faute de réponses rapides et motivées, affirment-ils, les entreprises quitteraient le Luxembourg. «La question est: est-ce politiquement voulu ou non?»
La nation du diesel dans la tourmente Volkswagen
Au Luxembourg, où les quatre marques du groupe Volkswagen qui sont impactées par l’affaire du logiciel frauduleux constituent une part de marché d’un quart environ des nouveaux véhicules, les clients restent, jusqu’ici, apparemment fidèles aux VW, Audi, Skoda et Seat. Et cela bien que la communication de crise de la part de VW n’ait commencé que cette semaine au Grand-Duché. Le gouvernement, quant à lui, traite l’affaire avec une approche très neutre et renonce aux revendications comme en formulent d’autres États – restitution d’un déchet fiscal ou des primes «éco». Une des raisons en est sans doute la situation assez particulière du Grand-Duché, qui n’est pas seulement hautement motorisé, mais qui compte également parmi ses nouvelles immatriculations une très large majorité de voitures diesel. La crise VW étant surtout une crise du diesel et des émissions nocives, la question de l’avantage fiscal du diesel se pose.
Cherche artisans professionnels
Chaotique, opaque, mal communiquée – ce sont les termes par lesquels les auteurs de l’institut Lifelong Learning de l’Université du Luxembourg décrivent la réforme de la formation professionnelle de 2008 dans leur évaluation qui vient d’être rendue publique. Malgré leurs différents rôles et intérêts, les acteurs interrogés pour cette analyse – apprentis, enseignants, parents, représentants des entreprises – ont trouvé un point critique commun: la modernisation de la formation professionnelle aurait été précipitée, sans préparation, sans gérance globale et sans coopération suffisante. Les incohérences dans la conceptualisation des modules et des programmes, basés sur la nouvelle approche par compétence, auraient rendu quasiment ingérable la formation et sa validation. Entre-temps, plus que 14.500 modules sont encore à rattraper. Même si ces accusations croisées n’apportent rien, la responsabilité de la gestion et de l’implémentation de la réforme revient au ministère de l’Éducation nationale. Or, après le départ des experts internationaux, il n’y a plus eu ni pilotage, ni guidance professionnelle.