Gérard Hoffmann (Photo: Julien Becker)

Gérard Hoffmann (Photo: Julien Becker)

Pour Gérard Hoffmann, point de temps mort depuis sa prise de fonction chez Telindus en 2001. Dans une décennie marquée par une restructuration permanente, il a œuvré au mieux pour une intégration réussie de la société au sein de Belgacom (en 2006), puis dans l’acquisition de l’opérateur téléphonique Tango (en 2008). Dans un contexte de «maîtrise des impondérables», la crise actuelle a été moins fortement ressentie que la bulle Internet, du début des années 2000. «Elle a été mieux anticipée, car nous l’avons vue venir courant 2007», tempère Gérard Hoffmann. Telindus a donc opté pour une réduction des coûts. Résultat: l’année 2009 a été l’une des meilleures, sinon la meilleure du groupe! Et de tabler, dorénavant, sur un redémarrage basé sur des investissements immobiliers (bâtiments à Esch et investissement dans un data center) ainsi que sur de nouvelles intégrations (dans les domaines de la voix, de la vidéo, du stockage et de la dématérialisation). Telindus entend également devenir un acteur incontournable du cloud computing.

L’essor des data centers

La plus grande disponibilité des bandes passantes et l’investissement conséquent dans des centres de données sont très certainement les évolutions récentes les plus marquantes pour le secteur. «Je suis particulièrement satisfait que le gouvernement ait pris la décision d’investir massivement dans les data centers répondant à un très haut degré de fiabilité. Il s’agit d’une niche qui devrait être marquée par un essor important pour notre pays», s’enthousiasme-t-il. Au final, quasiment toutes les entreprises stockeront leurs données dans de tels centres. Exit les serveurs internes ne répondant plus aux normes législatives et techniques. «Ceci exige de notre part, en contrepartie, des compétences plus élevées au niveau du personnel ainsi qu’une rigueur nouvelle à adopter», ajoute-t-il.

Cependant, le secteur devra également pallier le manque de personnel qualifié, actuel talon d’Achille. «Nous sommes contraints d’aller chercher notre personnel de plus en plus loin, explique Gérard Hoffmann. L’Université de Luxembourg a développé des filières IT et ces initiatives sont, bien entendu, très positives. Il faudrait néanmoins insuffler le goût des matières technologiques aux plus jeunes, et ce, dès le lycée.» Bien plus que des formations à mettre en place, c’est bien une mentalité plus «technologique» qu’il faut donc générer.

Aux yeux du patron de Telindus, le secteur a également besoin de nouveaux ambassadeurs à l’instar de personnalités comme Marcel Gross, directeur général de l’Entreprise des P&T. Son influence est incontournable «tant pour sa très bonne vision du marché que sa gestion solide, prudente et novatrice», précise-t-il. Il s’avoue autant marqué par la personne, respectueuse et discrète, que par ses actions.