Le secteur du gaming, dont plusieurs représentants se sont implantés au Grand-Duché ces dernières années, connaît lui aussi des difficultés. Un de ses fleurons, la société californienne OnLive, vient même de faire faillite. Les rumeurs couraient depuis la fin de la semaine dernière.
Le Luxembourg était particulièrement fier d’avoir réussi à attirer cette société très innovante, présente au Grand-Duché depuis juin 2011, dans le data center Luxconnect de Bettembourg. Une extension était aussi prévue au centre de données de Roost dans le sud du pays.
Léger accroc
Il s’agit donc d’un léger accroc dans la stratégie de diversification de l’économie luxembourgeoise vers les entreprises internationales. Une stratégie qui passe notamment par des exonérations fiscales sur les revenus de propriété intellectuelle dont peuvent bénéficier les sociétés de jeux en ligne.
OnLive avait signé un partenariat avec Telecom Luxembourg pour héberger au Grand Duché le cœur de son système pour l’Europe. Cette société a développé un portail Internet qui donne accès à toute une série de jeux vidéos sur PC, Mac, Linux ou encore sur tablettes. Rien n’est stocké sur l’ordinateur personnel des utilisateurs.
Grandes ambitions
OnLive semblait nourrir de grandes ambitions dans le monde (le coréen HTC y avait investi 40 millions de dollars) et pour sa présence au Grand-Duché. « Il s’agit de la première étape d’un plan de déploiement en quatre phases », expliquait Vincent Nicolay , COO de Telecom Luxembourg, en juin 2011. « Pour cette première étape, 1.500 serveurs seront hébergés dans une salle, pour une capacité électrique de 250 kW. À terme, si le plan de déploiement complet se réalise, on sera à 1 MW», poursuivait-il.
Contactée, Telecom Luxembourg a indiqué ce lundi à paperJam.lu ne pas être habilitée à communiquer sur ce sujet de la faillite.
La moitié du personnel licenciée
Reprise par une mystérieuse société (filiale du groupe d'investisseurs Lauder Partners), l’activité est toutefois maintenue. Mais la moitié du personnel d'environ 200 employés serait licenciée. Les salariés semblent avoir quitté les bureaux de Palo Alto vendredi après-midi dans la précipitation, en emportant leurs effets dans un carton. L’autre moitié des employés serait reprise par l’acquéreur.
Les raisons de la faillite sont floues. Selon certains sites spécialisés, il semble qu’OnLive ait vu trop grand dans ses investissements et ses capacités commerciales. Elle s’était en effet équipée de lourdes infrastructures, 8.000 serveurs sur trois ans, tout en étant incapable de dépasser les 2.000 utilisateurs simultanés. Cette surcapacité aurait pesé sur la trésorerie de l’entreprise, au point de la mettre à genoux.