Le secteur de la reconnaissance vocale connaît actuellement une ascension fulgurante dans le sillage des assistants vocaux d’Amazon, Google, Microsoft et Apple. La plupart des applications actuelles se concentrent essentiellement sur l’aspect linguistique de la parole. La start-up Empath a pour sa part choisi d’explorer une nouvelle voie et de s’intéresser au décryptage des émotions véhiculées quand nous parlons.
Explorer l’informatique affective
L’aventure Empath a commencé à la suite du séisme qui a ravagé le nord-est du Japon en mars 2011. Alors qu’il travaille pour un groupe impliqué dans les technologies médicales, Takaaki Shimoji se rend compte que certains travailleurs sociaux qui assistent les victimes du tremblement de terre présentent des signes de dépression. Il crée donc Empath, un instrument destiné à évaluer leur état mental en sondant simplement leur voix. Si le logiciel décèle des signes d’humeur négative, le travailleur social est dirigé vers un médecin.
«Empath est une intelligence artificielle de l’émotion», explique Hazumu Yamazaki, directeur de la stratégie. «Notre logiciel parvient à identifier en temps réel les émotions d’un interlocuteur en analysant les propriétés physiques de sa voix, comme le timbre, le ton, la vitesse et le volume. Empath est capable aujourd’hui de détecter les quatre émotions principales que sont la joie, le calme, la colère et la tristesse, et ce quelle que soit la langue parlée.»
Pour l’instant, nous ne sommes qu’une petite équipe de six personnes et nous aurons besoin à l’avenir de nous renforcer avec des experts en IA et en informatique affective.
Hazumu Yamazaki, directeur de la stratégie au sein d’Empath
Par sa capacité à enrichir et affiner les interactions entre les êtres humains et les robots, la solution d’Empath suscite l’intérêt d’un nombre croissant d’acteurs qui opèrent dans des domaines aussi divers que l’industrie, le tertiaire, les services de santé ou encore les centres d’appels commerciaux. Le kit de développement (SDK et API) d’Empath a déjà été adopté par plus de 700 clients dans 50 pays.
Empath souhaite aller au-delà, non seulement d’un point de vue commercial – la société dispose déjà d’une succursale à Dubaï et entend bien s’implanter sur le marché européen –, mais aussi technologique. «Nous allons créer une équipe R&D globale pour faire progresser notre IA émotionnelle», indique Hazumu Yamazaki. «Pour l’instant, nous ne sommes qu’une petite équipe de six personnes et nous aurons besoin à l’avenir de nous renforcer avec des experts en IA et en informatique affective.»