Robert Dennewald: «Suite à l’accident nucléaire du Japon, des fermetures anticipées de centrales (…) s’annoncent en Europe.» (Photo: Blitz)

Robert Dennewald: «Suite à l’accident nucléaire du Japon, des fermetures anticipées de centrales (…) s’annoncent en Europe.» (Photo: Blitz)

Après les accidents de Fukushima, les entreprises luxembourgeoises semblent décidées à mettre un bémol à leurs ambitions environnementales.

C’est l’un des points saillants de l’assemblée générale de la Fedil, organisée ce jeudi.

«Suite à l’accident nucléaire du Japon, des fermetures anticipées de centrales nucléaires, voire l’abandon d’extension du parc nucléaire s’annoncent en Europe», estime l’organisation patronale.

Or, selon Robert Dennewald, son président, «l’idée de vouloir remplacer rapidement une part significative de cette énergie primaire par la mise en œuvre de capacités d’énergies renouvelables ne me paraît pas très réaliste et ceci, ni en termes de délais, ni en termes d’envergure».

Robert Dennewald en conclut qu’une sortie du nucléaire, à court ou à moyen terme, ne pourra se réaliser que par recours aux énergies fossiles (charbon, gaz naturel, pétrole): «choix qui se feront sentir au niveau des émissions européennes de gaz à effet de serre».

Appel au gouvernement

La Fedil préfère donc mettre en garde contre une «intensification des engagements européens en termes de réduction des émissions».

L’organisation patronale lance même un appel au gouvernement «pour plaider en faveur d’un moratoire dans les discussions politiques autour d’un éventuel renforcement des objectifs climatiques européens, permettant d’évaluer les répercussions d’un abandon partiel du nucléaire».

Cet avertissement tranche avec la volonté affichée du gouvernement. Hier, lors de son discours sur l’état de la Nation, le Premier ministre Jean-Claude Juncker avait réaffirmé sa volonté d’investir dans les énergies alternatives pour en finir avec l’énergie nucléaire et réduire la part des énergies fossiles.

Cette semaine, le Luxembourg a également participé à la première session de l’assemblée d’Irena (Agence internationale de l'énergie renouvelable), qui s’est tenue au siège d’Abou Dabi.

Lors de cette session, le Luxembourg a été élu au conseil de l’Irena, qui est composé de 21 membres, dont les Etats-Unis, le Japon, la France et l’Allemagne. «La participation luxembourgeoise dans l’organisation souligne la volonté du gouvernement de développer les énergies renouvelables sur son territoire, en Europe, ainsi que dans des pays tiers, principalement les pays en développement, en tant qu’alternative aux énergies fossiles», précise le communiqué du gouvernement.