Pour preuve que les services Internet se développent dans le pays, la ville de Luxembourg a imaginé une formule de micro-paiement, opérationnelle depuis mardi dernier, permettant aux citoyens, qui commandent des documents administratifs payants sur le site web de la ville (http://www.vdl.lu) d'en effectuer le paiement par SMS.
Le principe est simple et néanmoins ingénieux: au lieu de proposer le paiement électronique par carte Visa ou Master-Card, dont les frais de transaction pour les petits montants sont trop élevés, l'internaute peut désormais régler sa facture instantanément, en optant pour le règlement par SMS. Le serveur de la ville de Luxembourg demande au citoyen son numéro de GSM, qui sera transmis au serveur de l'opérateur de téléphonie mobile. Celui-ci vérifie qu'il s'agit bien d'un abonné ou d'une carte prépayée de son réseau et envoie un numéro de transaction au serveur de la ville. Ensuite, il envoie un SMS au client lui demandant de confirmer le paiement. Une fois le paiement confirmé, le serveur de la ville est immédiatement averti.
Le montant à payer sera ainsi facturé au citoyen par l'opérateur GSM ou prélevé directement sur la carte prépayée et ensuite redistribué à la ville de Luxembourg.
Cette solution de micro-paiement par SMS a été développée par la ville de Luxembourg en collaboration avec les P&T, Tango-Tele2, et P&T Consulting. Les communications entre le serveur de la ville et les serveurs des opérateurs se font par Webservice, en utilisant le protocole SOAP (Simple object access protocol), qui assure l'interopérabilité des systèmes. Une convention devrait également être signée avec le 3e opérateur, VOX.mobile quand son offre de services sera lancée.
Le citoyen a toujours la possibilité d'effectuer un paiement bancaire, mais le micro-paiement offre la facilité que les documents ne sont envoyés qu'une fois la facture acquittée. D'où un gain de temps.
Cette rapidité n'est pas gratuite, mais son coût est relatif si l'on prend en compte que le fait de se déplacer en ville pour venir chercher les documents induit des frais de parking ou de transports en commun. Pour un document d'une valeur de 2 euros, il vous en coûtera finalement 2,60 euros, ce qui comprend les 2 SMS et les frais de transaction de 15% du montant de base, le tout facturé par l'opérateur téléphonique.
"Je crois que le micro-paiement va se développer car les systèmes de cartes de paiement actuels ne sont pas suffisants", estime Alex Zivoder, CEO de Tango. "C'est un système génial qui se prête aux petits paiements jusqu'à 20 euros", se réjouit pour sa part le bourgmestre de la ville, Paul Helminger.
Pour l'heure, le système permet de commander une quinzaine des documents administratifs dans différentes versions, soit une cinquantaine de documents au total, tels que certificat de résidence, de composition de ménage, fiche d'état civil, acte de naissance, de mariage, de divorce et de décès, ou encore l'inscription sur les listes électorales.
A l'avenir, les micro-paiements permettront bien d'autres possibilités comme le paiement du parking par SMS, ce qui devrait être le cas à Luxembourg-ville d'ici six mois, assure Jim Wanderscheid, coordinateur e-city. "Il y aura un numéro d'appel par zone, qui sera indiqué sur le parcmètre, et l'agent sera directement relié au système pour vérifier que la voiture stationnée n'est pas en infraction', précise-t-il. Il y aura même la possibilité d'envoyer un SMS au conducteur pour lui demander s'il veut prolonger le paiement mais aussi celle de se faire rembourser ce qui n'aura pas été consommé. Ces possibilités existent, reste à voir si elles seront exploitées.
Ce système peut être transposé a priori à toutes les administrations du pays et les opérateurs de téléphonie mobile sont disposés à le leur fournir au même tarif (15%), ce qui ne devrait pas être le cas pour des sociétés commerciales que ce système inspirerait.