Selon le Parquet luxembourgeois, Édouard Perrin aurait poussé sa source au sein de PwC à dérober les documents dont il avait besoin. (Photo: Observatoire des Médias / Gilles Bruno)

Selon le Parquet luxembourgeois, Édouard Perrin aurait poussé sa source au sein de PwC à dérober les documents dont il avait besoin. (Photo: Observatoire des Médias / Gilles Bruno)

Alors que l’inculpation d’Édouard Perrin, notamment pour «violation du secret des affaires», avait suscité bon nombre de réactions dans le monde des médias, le Parquet de Luxembourg a apporté de nouvelles précisions ce lundi. Dans un communiqué, les instances judiciaires luxembourgeoises indiquent que le journaliste «n’a été mis en cause qu’à la suite de l’interrogatoire du deuxième ancien collaborateur de PwC» et que son rôle «ne se serait ainsi pas limité à recueillir des informations offertes par l’inculpé, mais au contraire aurait consisté à diriger celui-ci dans la recherche des documents qui l’intéressaient tout particulièrement». Et le Parquet d’indiquer que le journaliste aurait joué «un rôle plus actif dans la commission de ces infractions».

En clair, la justice luxembourgeoise soupçonne Édouard Perrin d’avoir eu accès à des déclarations fiscales de sociétés américaines, mais aussi d’avoir commandité leur fuite auprès de sa source, encore active au sein de PwC. Des faits qui, selon le Parquet, justifient les motifs de son inculpation. À savoir le fait d’être «co-auteur de vol domestique, sinon complice, des infractions commises par l’un des anciens collaborateurs de PwC», de «violation du secret professionnel», de «violation de secrets d’affaires» et enfin de «blanchiment et accès frauduleux à un système de traitement automatisé de données».

Défendant sa procédure, le Parquet précise que la loi garantissant au journaliste le droit de ne pas divulguer ses sources «n’est pas remise en cause», mais rappelle que «le but de l’enquête était d’identifier les personnes qui avaient été à l’origine de la soustraction des documents PwC». Au vu des témoignages recueillis, la justice estime donc qu’il ne peut pas être question «d’une violation ni du droit à la protection des sources journalistiques ni, plus généralement, des droits des journalistes dans leur rôle de ‘chiens de garde’ de la démocratie». Un argument à destination de Premières Lignes Télévision, la maison de production pour laquelle travaille Édouard Perrin, qui dénonçait la procédure engagée au Grand-Duché.