Luis Mendo (Good Inc.) (Photo: David Coll)

Luis Mendo (Good Inc.) (Photo: David Coll)

Avec l’iPad, ce type de terminal est passé du statut de gadget à celui de produit de grande consommation. Comment s’y adapter?

Le développement d’Internet a bouleversé les modèles économiques de nombreux éditeurs. De nouveaux acteurs sont montés à l’assaut de forteresses jadis réputées imprenables. Certaines d’entre elles sont déjà tombées, d’autres tremblent sur leur base… alors même que les assaillants n’ont pas forcément mis au point un modèle économique viable.
Les étapes se sont succédé à un rythme effréné, bien plus rapide que ce que les éditeurs connaissaient jusqu’à présent. Alors que la soif d’information et de consommation d’actualités n’a pas diminué, différentes pistes ont déjà été explorées, mais «la» bonne solution n’a pas encore été trouvée.

Au commencement fut, il y a une décennie, l’explosion du web. Jusqu’alors, l’édition était un métier qui se basait sur une diffusion payante, associée à des frais de production des supports importants. Le prix payait la production de contenus, la production du support et sa diffusion.

Internet promettait la forte diminution, si ce n’est la disparition, des frais de production. La diffusion devenait gratuite et les frais de production des contenus devaient être payés par la publicité. De grands journaux papier se jetaient alors dans l’aventure du «tout gratuit». Si, aujourd’hui, les chiffres d’affaires publicitaires sont effectivement en forte hausse, la rentabilité n’est pas encore atteinte, mais les dégâts sont importants. Certains titres de référence, comme le Wall Street Journal ou le Financial Times, sont ainsi retournés vers un mode de diffusion payant, avec des contenus accessibles sur le web après paiement d’un abonnement. D’autres, comme Newsweek, ont vu leur situation financière se dégrader au point de se faire racheter pour des sommes symboliques… A charge pour les nouveaux propriétaires de faire table rase du passé, et de trouver, enfin, ils l’espèrent, la bonne voie.

Et donc, alors que tout n’est pas encore réglé et que tout le monde tâtonne encore, un nouveau défi se profile. Amazon avait entamé la révolution, en proposant le Kindle, un support pour «e-books», en vente sur son site Internet. Apple l’a accélérée, en proposant l’iPad, et l’achat de titres «papier» et de livres sur une tablette à l’esthétique et à l’interface révolutionnaires. Les consommateurs ne s’y sont pas trompés, en faisant du terminal de l’entreprise à la pomme un succès commercial planétaire.
Comment réagir? Le défi concerne d’ailleurs aussi bien les éditeurs que les professionnels du marketing. En effet, la publicité a besoin de supports pertinents pour diffuser ses messages… et doit elle-même s’adapter aux nouveaux outils. Sans oublier que les traces laissées par la précédente révolution, si elles n’ont pas disparu, ont en tout cas bien fait comprendre l’impératif de prendre en compte la publication électronique… Négliger ces nouveaux terminaux n’est pas une option acceptable. C’est la survie de tout un secteur qui repose sur sa créativité et la qualité des solutions proposées.