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S"il fallait une image de l'esprit d'entreprise, celle-là mériterait sans aucun doute d'être dans le portfolio. Legitech est le type même de la start-up bien née, avec un directeur, Nicolas Henckes, qui prouve qu'il y a une vie en dehors de la fonction publique et qu'un projet novateur peut être profitable à la vie socioéconomique. Et avec deux partenaires déjà bien connus pour être des acteurs au savoir-faire très réputé dans leur domaine: l'imprimerie, dont les publications à caractère juridique.

Legitech a en effet été portée sur les fonts baptismaux le 19 janvier dernier par ses deux actionnaires mariés pour la circonstance, l'Imprimerie Centrale et l'Imprimerie Victor Buck. Un mariage de raison, certes, mais qui ouvre aussi tout grand les portes de l'avenir. L'imprimerie Buck imprime le Mémorial; l'Imprimerie Centrale, le Journal Officiel des Communautés européennes. Férocement concurrentes, donc.

Mais, l'année dernière, le marché du Mémorial a été ouvert à la concurrence. "L'imprimerie Buck a cherché un partenaire pour être plus forte et plus concurrentielle, explique Nicolas Henckes. L'Imprimerie Centrale était le partenaire idéal puisqu'elle a, elle aussi, l'expérience, l'équipe et la technologie. Les intérêts communs ont été plus forts que les oppositions sur d'autres secteurs". Avec un déclic qui en dit long sur la volonté commune d'entreprendre et de se développer. Plutôt que de s"en tenir à ce partenariat pour le Mémorial, les deux imprimeries ont voulu donner à leurs compétences réunies les moyens de s"exprimer dans un "plus".

L'idée Legitech était née. La société se positionne sur l'activité des services à haute valeur ajoutée dans le traitement documentaire juridique et fiscal. "Le juridique est un secteur en pleine expansion, précise Nicolas Henckes. Nous sommes dans la tendance américaine où tout se "judiciarise" et se fait par contrat. Cette réalité est déjà très forte dans les pays voisins, mais peu ici. Pour y faire face, il faut disposer de l'information juridique, légale et fiscale de manière exhaustive. Il y a une forte demande en ce sens des cabinets d'avocats, des notaires, huissiers, services juridiques des entreprises, etc. Tandis que l'État a la volonté d'offrir des informations et services on-line, entre autres pour que le citoyen puisse savoir quelle loi s"applique à son cas. Nul n'est censé ignorer la loi et je vous rappelle qu'un tribunal ne rend pas justice, il dit le droit. Pour cela, il faut savoir quels sont les textes et leurs interprétations. Au Luxembourg, il n'y a pas de jurisprudence en ligne. Or, c'est ça aussi la démocratie. Notre concept est basé sur cette réalité et sur le fait que le droit est traditionnellement un métier de papier, qui doit maintenant s"adapter aux nouvelles technologies de la communication'.

Service sur mesures

Une particularité essentielle de Legitech (www.legitech.lu) est de ne rien proposer de rigide, mais d'écouter les besoins du client et de lui proposer une solution informatique tout à fait sur mesures, "avec une structuration des informations qui permet d'affronter le problème de la quantité". Les services proposés vont - outre la structuration - de la conception et de la réalisation technique du projet à la publication sur papier, DVD-ROM ou Internet, en passant par la mise à jour régulière des bases de données créées (ou existantes), la numérisation, avec ou sans reconnaissance de texte, d'archives papier de textes juridiques et fiscaux, y inclus le contrôle qualité. "Mais un client peut bien sûr préférer ne pas être publié et nous lui fournissons alors un outil de travail réservé, une banque de données qui lui est propre. Notre objectif n'est pas de nous mettre en avant, mais au contraire de nous effacer derrière lui, de lui donner toute la priorité".

Mais pourquoi s"arrêter en si bon chemin, surtout si l'on dispose des meilleures capacités technologiques d'impression' Legitech est donc aussi une maison d'édition juridique et fiscale. "L'édition juridique est la vitrine du droit. En proposant aux auteurs un contrat d'édition, un contrat à compte d'auteur et même un contrat pour la distribution et la traduction, si nécessaire, nous mettons nos capacités concurrentielles au service des auteurs, des professions concernées et, au-delà, des citoyens, pour rendre cette vitrine plus accessible. Et cela même si nous voulons plus être un intermédiaire, sous l'emblème de nos clients. Le seul endroit, bien sûr, où notre bannière sera en avant sera l'édition'.