Paperjam.lu

 

S+B Inbau, à Kopstal, trouve son origine en 1988 lorsque l'entreprise allemande de travaux d'aménagements intérieur, dirigée par Edgar Sausmikat, décroche la commande d'un premier projet important au Luxembourg: le chantier de la Deutsche Bank, au Kirchberg. 

Ces travaux sont effectués en association avec l'entreprise grand-ducale Binsfeld & Bintener, établie à Kehlen. Ces deux sociétés seront amenées, par la suite, à mener de nombreux chantiers en commun.

La collaboration se développe à tel point que, en 1997, elles fusionnent pour former S B Inbau, qui s'implante à Kopstal. La nouvelle entité est active dans tous les domaines de l'aménagement intérieur. Son fer de lance est la réalisation de plafonds, mais elle assume également le rôle d'entrepreneur général pour l'aménagement d'intérieurs.

Les principales réalisations de S B Inbau sont éloquentes, puisque l'on y trouve notamment l'aménagement général du siège central de la Banque Générale du Luxembourg, au Kirchberg (40.000 m2); la première Tour de l'Europe (Tour A), toujours au Kirchberg, pour environ 15.000 m2 de plafonds froids et d'aménagement spécial; l'aménagement intérieur avec plafonds suspendus pour les projets Deutsche Bank Luxembourg, Hypovereinsbank Luxembourg et VBI-Luxembourg; l'immeuble de bureaux Laccolith sur la Cloche d'Or; le projet de bureaux Kalchesbrück à Luxembourg et de nombreux autres.

A cela s'ajoutent encore, et parmi d'autres, le nouveau bâtiment de la Banque Degroof, à la Cloche d'Or, qui a également été réalisé avec des plafonds froids. Enfin, S B Inbau a planifié et réalisé l'aménagement complet du Musée Fort Thüngen, suivant les directives des architectes.

L'entreprise occupe actuellement 15 collaborateurs dans l'administration ainsi que dans la conduite des projets et de la construction. A ce personnel employé s'ajoutent 45 monteurs qualifiés, tous engagés à temps plein. Le chiffre d'affaires de l'année 2003 s'est élevé à quelque 8,7 millions d'euros et devrait croître à 10 millions au moins cette année.

Un brevet porteur

Edgar Sausmikat peut se targuer d'un parcours personnel flatteur, qui l'a amené à déposer un brevet très prometteur pour l'entreprise.

Né en mars 1943, cet entrepreneur affiche une formation complète de "Industriekaufmann', une formation allemande très spécifique de chef d'entreprise et de technicien du bâtiment. En 1969, il entre chez l'un des plus réputés producteurs de matériaux acoustiques pour l'aménagement d'intérieurs. Il y occupe, durant 20 ans, un poste de direction, avant de rejoindre une entreprise allemande d'aménagement d'intérieurs.

C'est avec cette entreprise, et en collaboration avec Binsfeld & Bintener, qu'il s'introduit au Luxembourg et y réalise ses premiers travaux. Le résultat est là puisque, aujourd'hui, S B Inbau fait partie des entreprises d'aménagement d'intérieurs les plus importantes et les plus compétentes du Luxembourg.

Les motivations de cet entrepreneur sont celles que partagent tous ceux habités par l'esprit d'entreprise: "réaliser des projets d'aménagement complexes et vastes et rechercher en permanence des créneaux de techniques spéciales et d'innovations". C'est cette motivation qui a notamment débouché sur la réalisation d'un nouveau système de plafonds froids et l'obtention d'un brevet.

"La commercialisation de ce système est l'une des tâches les plus importantes pour l'avenir", explique Edgar Sausmikat, qui retient, dans son parcours professionnel, trois dates clé. 1975, tout d'abord, avec l'obtention d'un poste de direction dans une des entreprises allemandes les plus renommées dans le domaine de la fabrication de matériaux d'aménagement. 1988, ensuite, par sa participation, comme indépendant, à une entreprise allemande d'aménagement d'intérieurs. 2003, enfin, avec le développement du brevet Frigotec pour les systèmes de plafonds froids.

Edgar Sausmikat ne réfute pas la volonté politique de promouvoir l'esprit d'entreprise, mais il considère que celle-ci se heurte à une réalité: "Actuellement, il est très difficile de développer des entreprises au Luxembourg, parce qu'il est à peine possible, pour des entreprises moyennes de la taille de la nôtre, d'acquérir encore, à un prix abordable, un terrain pour la construction et le développement d'une activité". En revanche le patron de S B Inbau attend du nouveau gouvernement qu'il concrétise ses déclarations d'intention sur le renforcement et le développement de l'esprit d'entreprise.

Un esprit d'entreprise que, dans son cas, M. Sausmikat définit comme "la recherche de nouvelles ouvertures de marché, l'évaluation et la poursuite du développement de la société, tout en maintenant son indépendance et sa position d'entreprise de taille moyenne". Mais cet esprit d'entreprise, "pris au sens %u2018d'esprit entrepreneur' ne va pas toujours de pair avec l'innovation. Cependant l'innovation continuelle constitue une partie déterminante de mon parcours".

M. Sausmikat considère par ailleurs que l'esprit d'entreprise pourrait être mieux développé au Luxembourg, mais que s'il est ralenti, cela s'explique par "les difficultés rencontrées - en termes, entre autres, de financement, de bâtiments, de responsabilités - par des jeunes compétents et tout à fait porteurs de la volonté d'entreprendre. On peut comprendre partiellement cette retenue".

Quant aux défis à relever par un entrepreneur, ils sont, selon Edgar Sausmikat, nombreux et de plusieurs ordres, car ils relèvent tant du domaine organisationnel que de celui de la compétence technique et de la responsabilité sociale.

Pour lui, le "rôle citoyen de l'entreprise" n'a vraiment rien d'un slogan vide de sens. "La classe moyenne, en l'occurrence une entreprise moyenne de l'importance de la nôtre, a une grande responsabilité sociale. Dans ce cadre, il est particulièrement important que le monde politique et les instituts de crédit soutiennent le monde entrepreneurial'.

Une forte responsabilité sociale

Et cela d'autant plus que, pour M. Sausmikat, la position géographique du Luxembourg permet de relever bien des défis: "La situation du Luxembourg est, selon moi, idéale, pour fonder, à partir d'ici, des filiales, au sens de firmes partenaires. C'est ce que nous avons réalisé en créant une société soeur en Allemagne, début 2004".

La définition du succès, selon le patron de S B Inbau, tient en cinq points: l'application dans le travail; une formation qualifiée; des collaborateurs très motivés dans une bonne ambiance d'entreprise; l'observation la plus précise du développement du marché avec formation continue, la venue aux foires etc.; l'amélioration annuelle de la situation du capital propre. "Ce sont ces points que je recommanderais de suivre à tout entrepreneur qui viendrait me demander conseil'.

Ce patron là n'est pas du genre à s'apitoyer sur son passé. "Des erreurs, oui, j'en ai certainement commis et j'aurais donc pu mieux accomplir mon parcours. Mais regarder en arrière n'apporte pas grand profit, je préfère regarder en avant et optimiser le développement ultérieur de l'entreprise".

Cette volonté de se brancher sur l'avenir s'appuie sur une philosophie du travail résumée en quelques mots très simple: "une activité menée avec un esprit d'entreprise et couronnée de succès, pour la prospérité de la société et de ses collaborateurs".

Une prospérité que M. Sausmikat projette d'ailleurs très bien - et de manière ambitieuse - dans les dix ans à venir. "Je vois notre entreprise, dans 10 ans, toujours comme l'une des plus importantes de notre secteur, surtout par le fait que nous assurons nous-mêmes notre propre développement et que nous continuons à travailler nous- mêmes les innovations techniques. Nos grands projets sont la poursuite du développement de la filiale allemande ainsi que la création de filiales dans d'autres pays voisins. L'important, pour le futur, est de commercialiser et de continuer à développer notre système de plafonds froids. Jusqu'à présent nous avons trouvé des partenaires en ce domaine dans une vingtaine de pays européens et espérons de ce fait obtenir des chantiers et des commandes dans ces pays".

Enfin, Edgar Sausmikat a parfaitement planifié sa succession. "Mon partenaire et moi-même avons déjà associé à notre entreprise deux jeunes collaborateurs compétents. Le sens et le but de cette participation est de lier ces deux jeunes collaborateurs à la firme S B Inbau, de les former et de les rendre aptes à assumer la direction de l'entreprise d'ici 3 à 5 ans. A ce moment je transmettrai la responsabilité principale à ces jeunes entrepreneurs. Ainsi la continuité et le développement de l'entreprise ne sont pas seulement planifiés mais déjà initiés et assurés".