La banque internationale, à Luxembourg, le sera d'autant plus en Suisse, où son activité de banque privée va gonfler grâce au rachat de l'entité helvète de KBL ebp. ( Photo : archives Paperjam )

La banque internationale, à Luxembourg, le sera d'autant plus en Suisse, où son activité de banque privée va gonfler grâce au rachat de l'entité helvète de KBL ebp. ( Photo : archives Paperjam )

C’est un accord stratégique, un accord win-win quasi fraternel, conclu entre la Bil et KBL. Et cet accord confirme surtout les orientations affirmées ces derniers temps par les deux banques luxembourgeoises, placées sous la houlette de l’actionnaire qatari Precision Capital.

La Banque Internationale à Luxembourg (Bil) et KBL European Private Bankers (KBL epb) ont annoncé ce lundi la signature de deux accords, concernant leurs activités respectives en Suisse et en Belgique.

Le premier concerne le rachat de KBL Suisse par la branche helvète de la Bil. Le groupe Bil, accentuant d’autant le «i» de international, confirme sa stratégie d’expansion misant sur les principaux centres financiers et de gestion en banque privée, hors Europe.

Quasi doublée en Suisse

«Cette transaction créera une banque privée de taille plus importante», souligne le communiqué officiel, la Bil proposant ses services à Genève, Lugano et Zurich. Les clients de KBL epb bénéficieront du coup de la plateforme (booking center) de la Bil en Suisse, laquelle, dans la nouvelle formule de son entité, est effectivement assurée d'un quasi doublement de volume.

Le deuxième accord fait un peu l’inverse, avec cette fois la Belgique pour cible. Puilaetco Dewaay, filiale belge de KBL epb récemment renforcée par le rachat de la branche belge d’UBS, reprend les opérations de Bil Belgique, succursale de banque privée récemment lancée dans ce pays, sans rencontrer un enthousiasme particulier sur le marché dans un délai aussi court (Bil s'était lancée en Belgique en 2013).

La force d'un acteur belge bien en place

Ce faisant, KBL insiste aussi sur les initiales de son objet social, ebp, en se renforçant en Europe sur les places où elle entend atteindre une masse critique. Ici, les activités mises en place, timidement, par la Bil sur le sol belge, ne sont pas un atout inestimable en soi pour le groupe KBL ebp, qui a déjà de solides bases en Belgique (notamment grâce à l'opération récente menée sur UBS Belgique) et ne se verra pas gonfler particulièrement avec ces nouveaux apports.

Mais, d’une part, cela reste dans la logique de synergie au profit de stratégies clarifiées et, d’autre part, cela évite qu’un éventuel concurrent se positionne sur l’entité Bil en Belgique. Ce serait un peu comme quand une équipe de football transfère un joueur en devenir, pas tant parce qu’il manque ce profil à son noyau que pour priver un adversaire ambitieux de ce talent à polir.

«Les clients de la Bil pourront comptabiliser leurs actifs en Belgique par l’intermédiaire de Puilaetco Dewaay», résume la communication commune aux deux parties.

Chacun chez soi

Ces transactions, soumises à l’approbation des autorités de surveillance, devraient être conclues d’ici la fin du premier semestre 2015. Les signatures sont apposées, libérant la phase de closing, pour les échanges d'actions menant vers la fusion opérationnelle, côté belge et côté suisse, et un business bien en place pour la fin de l'année.

Les modalités de ces accords n’ont, évidemment, pas été dévoilées mais «elles ont été négociées aux conditions normales du marché», soulignent les deux banques demi-soeurs.

La Bil et KBL epb précisent encore que, outre ses transactions et une intelligence pour discuter ensemble, chaque groupe continuera à se développer de manière indépendante au Luxembourg et à l’étranger. Et chacune sur des marchés de prédilection où elles ont de l'expérience et une masse critique appréciables.