Le data centre d'EBRC à Kayl (Photo: David Laurent / archives)

Le data centre d'EBRC à Kayl (Photo: David Laurent / archives)

Bien que basé au Grand-Duché, le consortium Casc (pour Capacity allocating service company) regroupant 14 transporteurs d’énergie européens (tels que le français RTE, l’allemand TransnetBW ou le luxembourgeois Creos) n’est pas vraiment connu du grand public. Il n’en reste pas moins un acteur clé de la continuité énergétique en Europe... et un client paneuropéen exigeant pour EBRC. Le spécialiste de la gestion de l’information sensible, opérant aussi bien dans la conservation en cloud que dans le conseil, vient en effet d’obtenir la gestion de sa plateforme d’échanges de capacité électrique.

Un enjeu sensible, donc, puisque tous les réseaux d’énergie s’y interconnectent selon, d’abord, une logique de continuité de la ressource énergétique et, ensuite, une volonté de rationalisation entre les différents marchés. «Les pics d’énergie sont extrêmement difficiles à prévoir et il est primordial de pouvoir gérer l’information liée à l’accès à cette énergie,» explique Yves Reding, CEO d’EBRC. «Nous leur proposons ainsi une infrastructure hautement disponible, c’est-à-dire sans interruption», poursuit-il.

Des montants colossaux sont en jeu quotidiennement et l’impact sociétal est majeur. Le gestionnaire de données sensibles entend bien faire de cette association la vitrine de ses capacités, notamment à l’étranger.

Croissance à deux chiffres

Opérant depuis 2000 au Grand-Duché, la filiale de Post y a acquis une certaine légitimité, matérialisée par la multiplication de bons résultats. Son CEO indique d’ailleurs l’importance de l’enracinement local. «Pour commencer, il faut avoir les pieds bien accrochés au Luxembourg. Là je pense qu’on a le leadership avec notre offre ICT Trusted Services totalement intégrée et certifiée..»

Mais EBRC ne souhaite pas s’arrêter en si bon chemin. «En lien avec les objectifs de notre actionnaire, nous sommes évidemment là pour promouvoir le Luxembourg comme coffre-fort numérique hautement sécurisé, notamment parallèlement à la disparition du secret bancaire. On a pris notre bâton de pèlerin, nous parcourons l’Europe pour accueillir toute une série de projets sur le Luxembourg,» poursuit Yves Reding.

«Nous voulons devenir un centre de compétences et d’excellence au cœur de l’Europe», précise le CEO qui peut parallèlement se targuer d’accumuler les certifications de sécurité pour ses centres de données. Son statut de PSF (professionnel du secteur financier) a d’ailleurs permis ces dernières années à la société (qui compte aujourd’hui 150 employés) d’attirer l’essentiel des acteurs du e-payment dans ses filets, de Yapital à Flashiz, avec qui ils ont dû partir d’une feuille blanche.

Ce type de développement interpelle alors que l’économie luxembourgeoise doit se sevrer de sa dépendance à la place financière.