Le «E» d’EBRC n’aura probablement jamais aussi bien été attribué. EBRC, pour European Business Reliance Centre, l’un des poids lourds luxembourgeois des data centers et, plus largement, des services autour de la gestion de l’information, annonce en primeur à Paperjam un premier pas en dehors des frontières grand-ducales.
Après deux années de recherche dans le cadre d’un plan de développement international, la direction d’EBRC, soutenue par son actionnaire qu’est Post Luxembourg, vient d’arrêter son choix sur l’entreprise française Digora comme nouveau partenaire. La société, créée en 1996 et basée principalement à Strasbourg et Paris, est spécialisée dans la gestion et la valorisation des données. Elle est active dans la mise en place et l’infogérance de systèmes d’information de gestion dans le cadre d’infrastructures complexes.
«Nous venons de franchir une étape-clé», déclare Yves Reding, CEO d’EBRC, à Paperjam.lu. «Le monde se digitalise à grande vitesse, des géants dominent le marché, nous devions nous positionner dans ce contexte, en marquant notre différence.»
C’est donc pour devenir un acteur européen - avec tout d’abord une orientation sur les marchés francophones - qu’EBRC s’est rapproché de Digora. Contrairement aux mastodontes mondiaux qui proposent des offres standardisées, l’entreprise luxembourgeoise veut poursuivre dans le créneau des services de management de l’information sensible – notion qui concerne de plus en plus de secteurs – et des services personnalisés.
«Nous avions déjà une exposition internationale via les prestations délivrées à différents clients, mais il nous manquait une présence physique hors du Luxembourg», ajoute Yves Reding.
Les mêmes gènes
Le choix de Digora qui dispose d’antennes dans différentes régions françaises, s’est presque fait par affinités. «Nous voulions entrer dans le capital d’une structure existante et qui présente les mêmes gênes que les nôtres», ajoute Yves Reding. «C’est une alliance industrielle que nous envisageons sur le long terme.»
Le management de Diagora restera en place. Ils conserveront leur autonomie, même si les synergies seront naturellement favorisées. À noter que l’entreprise est déjà présente depuis septembre 2015 à Luxembourg via une structure et quelques collaborateurs dirigée par Patrick Thill (ex-directeur de Netcore, puis territory sales manager pour Oracle pendant 12 ans).
Les termes des négociations qui ont duré neuf mois n’ont pas été dévoilés, mais la prise de participation est «minoritaire au niveau du groupe Digora, mais majoritaire au niveau de Luxembourg», précise Yves Reding. EBRC a été conseillée par PwC pour l’opération.
Affichant, pour 2016, 70 millions de chiffre d’affaires et 22% de croissance, EBRC (200 employés) trouve en Digora (100 personnes) un partenaire qui affiche 20 millions de chiffre d’affaires pour l’an dernier.
Une première étape
Les actionnaires fondateurs de la société qui la dirigent voulaient aussi trouver un partenaire capable de rencontrer leurs mêmes ambitions européennes, suite à un premier tour de table mené avec succès en 2012 et qui avait vu l’arrivée d’Euro Capital, société de capital-investissement du groupe Banque Populaire.
EBRC et Digora complètent désormais leur offre «end-to-end», des racks d’espaces de stockage jusqu’au conseil. Pour EBRC, fondée en 2000, la voie européenne doit se poursuivre avec la Belgique et la Suisse en point de mire «à court terme», précise Yves Reding.