Malgré les dénégations du gouvernement, les rumeurs étaient bien fondées. Une compagnie low-cost va s'implanter au Findel. Il s'agit de EasyJet, qui va relier Luxembourg à l'aéroport de Gatwick à Londres.

C'est une première, qui, selon le communiqué d'Easyjet, remet en cause le  « duopole »  Luxair et British Airways sur cette destination.

Londres est en fait également desservie depuis Luxembourg par CityJet. La filiale à 100 % d'Air France emprunte City Airport, un aéroport proche du centre de Londres également utilisé par Luxair.

Heathrow, Gatwick et City Airport

Les vols de British Airways en provenance du Grand-Duché atterissent pour leur part à Heathrow, premier aéroport d'Europe en termes de passagers.

Les vols Easyjet seront assurés à raison de quatre par semaines dans un premier temps, avant une augmentation éventuelle de la fréquence. Premier vol prévu : le 29 octobre.

Luxair opère pour sa part quatre vols par jour vers la capitale britannique, mais redoute les conséquences d'une compétition accrue. « C 'est une concurrence dure. Cette annonce intervient à un moment difficile pour nous. Nous ne l'accueillons pas de gaîté de coeur », commente Yves Hoffmann, porte-parole de LuxairGroup.

Amazon, Paypal ou Skype

« Luxembourg est un centre économique clé où un grand nombre d'entreprises mondiales ont implanté leur siège social, dont des marques bien connues, comme Amazon, Paypal, Skype ou Exxon Mobil », explique EasyJet.

Le quartier général d'ArcelorMittal, leader mondial de la sidérurgie est réparti entre Londres et Luxembourg.

Reste à savoir désormais si EasyJet va continuer à développer son offre à partir du Luxembourg et concurrencer davantage Luxair, ainsi que l'irlandaise Ryanair, qui opère depuis Francfort-Hahn en Allemagne.

C'est le premier motif d'inquiétude de la compagnie nationale.

Vive opposition

Le 5 décembre dernier, lors d'une conférence portant sur le bilan touristique de l'année 2011, Françoise Hetto-Gaasch, ministre du Tourisme et des Classes Moyennes, avait émis le souhait de voir une compagnie aérienne à bas coût s'implanter au Grand-Duché.

Cette prise de position avait suscité une vive opposition syndicale et politique, qui avait contraint la ministre à revenir sur ses propos et le gouvernement à publier un démenti.

« L'implantation d'une compagnie aérienne à bas coût signifierait la mort de Luxair et d'autres compagnies aériennes traditionnelles établies au Luxembourg. Les déclarations de la ministre Hetto-Gaasch sont d'autant plus absurdes que l'Etat luxembourgeois et la BCEE détiennent, ensemble, environ 52 % des actions Luxair. Luxair est donc une entreprise d'intérêt national », avait notamment protesté l'OGBL.

Aujourd'hui, le LCGB demande l'organisation urgente d'une tripartite sur le transport aérien, afin de garantir la « pérennité du secteur et des emplois concernés.»