Pierre Friob estime qu'il est temps de «mettre la machine en marche pour rattraper le temps perdu». (Photo: C4L)

Pierre Friob estime qu'il est temps de «mettre la machine en marche pour rattraper le temps perdu». (Photo: C4L)

Les relations entre l’e-commerce et la logistique ont été au centre de la Logistics Day Conference organisée ce mardi par le Cluster for Logistics à la Chambre de commerce.

Parmi les différents intervenants, Pierre Friob – administrateur de sociétés et surtout président de la jeune Fédération luxembourgeoise du e-commerce (eCOM.lu) – a souligné les difficultés qui existaient aujourd’hui entre l’e-commerce et le secteur de la logisitique au Luxembourg, évoquant un sujet «poil à gratter».

«Au Luxembourg, on n’a rien ou presque!», déplore-t-il, alors qu’il est un fait que la logistique est un enjeu-clé pour le maintien et le développement des sites marchands.

À la traîne

«Pour nos PME, la logistique est à la traîne puisqu'une ou deux entreprises seulement traitent les stocks et les expédient», poursuit-il, ajoutant que le développement de l’e-commerce était pourtant tributaire de services à la hauteur des enjeux.

Dans une bonne relation entre commerçants et clients, un tracking informant du suivi des commandes ou encore des livraisons flexibles sont aux yeux de l’e-commerce luxembourgeois, avec des acteurs «all-in-one solution», quelques-uns des impératifs auxquels les acteurs de la logistique au Luxembourg ne semblent pas encore pouvoir répondre.

Mais à leur décharge, ajoute Pierre Friob, ces logisticiens sont pour la plupart des filiales de sociétés le plus souvent allemandes et belges, peu concernées par la problématique grand-ducale. «Et ces filiales sont donc un peu démunies en termes d’initiative.»

Chers voisins...

À ces difficultés nationales s’en ajoutent d’autres, transfrontalières cette fois, puisque par nature l’e-commerce ne connaît pas de frontières. De ce côté-là, ce sont des surcoûts d’interconnexion qui pèsent sur la compétitivité de l’e-commerce luxembourgeois, contraint du fait de l’étroitesse de son marché local de viser au moins ses plus proches voisins.

Évoquant un surcoût de 5 à 10 euros par colis qui passe la frontière, Pierre Friob souligne la nécessité de trouver au minimum des solutions pour les marchés français, allemand et belge, «selon des coûts raisonnables».

Comme pour le roaming, le surcoût est à régler au niveau européen.

Pierre Friob, président de la fédération eCOM.lu

«Comme pour le roaming, c’est un problème à régler au niveau européen», dit-il, soulignant des échanges entre l’association Ecommerce Europe – dont la Fédération luxembourgeoise de l’e-commerce est membre – et les autorités européennes, sans oublier les administrations nationales.

Selon lui, il s’agit de faire pression sur les logisticiens «pour une meilleure transparence des prix». Et si beaucoup reste à faire, Pierre Friob note toutefois – au Luxembourg – une «prise de conscience» de tous les acteurs publics, mais aussi de ceux du secteur de la logisitque.

Et s’en félicite. «Il est temps de mettre la machine en route pour rattraper notre retard», conclut-il.