Créé en 2013, le service Employeurs de l’Adem compte une soixantaine de collaborateurs, dont 30 conseillers spécialisés issus du secteur privé. (Photo: Adem)

Créé en 2013, le service Employeurs de l’Adem compte une soixantaine de collaborateurs, dont 30 conseillers spécialisés issus du secteur privé. (Photo: Adem)

Depuis que Guy Pütz, le chef du service Employeurs de l’Adem, a pris ses fonctions, il y a maintenant quatre ans, le stock d’offres d’emploi recensées par l’agence publique a augmenté de 63%. Un chiffre qui pourrait faire croire à un bilan peu glorieux. Pourtant, il s’agit d’une belle performance.

«Cette augmentation est due au fait que les employeurs nous communiquent plus facilement les postes vacants qu’auparavant, ce qui nous permet d’avoir une vision plus exacte de la demande», explique Guy Pütz. Depuis le début de l’année, plus de 30.000 postes à pourvoir ont été déclarés à l’Adem.

Dans 60% des cas, le service Employeurs a pu proposer un candidat. En parallèle, le taux de chômage est passé sous la barre des 6% de la population active au mois d’octobre, un niveau qu’il n’avait plus atteint depuis près de six ans. Il faut dire que l’Adem se donne les moyens de ses ambitions. Créé en 2013 et devenu opérationnel un an plus tard, le service Employeurs a été pensé comme une véritable agence de recrutement, suffisamment agile pour répondre aux évolutions des besoins du marché. D’où l’importance de connaître le plus précisément possible le nombre et le type d’offres d’emploi disponibles. Une soixantaine de personnes sont rattachées à cette unité, dont 30 conseillers provenant du secteur privé et spécialisés dans l’une des 14 cellules sectorielles définies par l’Adem (commerce, industrie, finances, artisanat…). «C’est important d’avoir des personnes qui connaissent les réalités de l’entreprise, mais aussi du secteur qu’elles conseillent, précise Guy Pütz. Nous cherchons à établir une relation de confiance sur la longue durée et offrir une vraie valeur ajoutée.»

Un pacte avec les patrons

Un autre service mis en place par l’Adem est celui des formations sur mesure. En collaboration avec les fédérations professionnelles, qui recensent les besoins de leurs membres, elle met en place des trainings ponctuels et hyper ciblés, qui doivent réunir un minimum de huit participants. Les candidats sont sélectionnés avec les employeurs concernés qui, en échange, s’engagent à les embaucher à la sortie. Pour l’instant, des métiers peu qualifiés ont été concernés, comme celui de chauffeur, mais les demandes évoluent et récemment, c’est une formation de gestionnaire de paye qui a été organisée. On en prévoit d’autres pour former des data scientists ou des business analysts. Pour les secteurs où les pénuries sont plus visibles, les programmes Fit 4 Coding, Financial markets ou Entrepreneurship, financés par le Fonds social européen (FSE), connaissent également un large succès.

Si la collaboration avec les employeurs est aussi bonne, l’Adem le doit en partie à un partenariat signé avec l’Union des entreprises luxembourgeoises (UEL) en 2015. Celui-ci stipule que le patronat s’engage à employer sur trois ans 5.000 demandeurs d’emploi de plus que la moyenne enregistrée jusque-là. Ce pacte a été prolongé début décembre pour trois années supplémentaires.

«Nous savons que les candidats inscrits sur nos listes ne peuvent pas répondre à toutes les offres publiées, mais si nous connaissons les demandes des employeurs, nous pourrons mieux cibler nos efforts», conclut Guy Pütz.