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Nom: Equant (anciennement Global One Communications S.A.)

URL: www.equant.com

Chiffre d'affaires: 640 millions de LUF pour Equant Luxembourg (anciennement Global One Luxembourg)

Effectif: 25-50

Date de création: présent au Luxembourg depuis le début des années 90

Types de services prestés:

Opérateur en Télécommunications (à l'échelle mondiale)

Téléphonie Nationale et Internationale / National & International Telephony

Transmissions de Données / Data Transmissions

Internet - Intranet

Call Centers - Freephone

Réseaux et Protocoles à valeur ajoutée / Networks & value-added Protocols: GIVPN - VPN - ATM - IP - IP Dial - FRAME RELAY - LAN TO LAN - X.25...& turnkey solutions

Montant des investissements 99, 2000 et 2001 sur le territoire luxembourgeois:

Non available

À terme, certains prédisent qu'une activité se limitant à des télécommunications ?pures? ne suffira pas pour garantir la survie d'une entreprise. Etes-vous d'accord avec cette affirmation' Oui, non, pourquoi?

Depuis quelques mois, les faillites & reventes de sociétés de télécommunications vont effectivement bon train, que ce soit au niveau européen et, à plus petite échelle, au niveau luxembourgeois. Toutefois, il faut considérer ce mouvement comme une tendance d'épuration, de recentrage d'activités et de méga fusion comme cela a déjà eu lieu dans de nombreux autres secteurs et notamment dans le domaine bancaire ou automobile. Les télécommunications sont un domaine où les économies d'échelle revêtent une importance toute particulière. Il va ainsi dans la logique des choses, qu'à terme, le marché européen se résumera vraisemblablement à 1 ou 2 méga opérateurs à côté desquels continueront à exister les opérateurs historiques locaux, importants dans leur pays mais insignifiants au niveau international. C'est d'ailleurs bien dans ce sens que se dirige actuellement le groupe France Telecom dont le but est de devenir l'Opérateur européen avec les acquisitions que l'on a pu suivre ces derniers temps dont notamment Orange et Equant.

A côté de cela, il faut distinguer 2 choses:

D'une part, les sociétés concentrant leurs activités dans la Voix (Téléphonie), produit pour lequel les marges sont clairement de plus en plus faibles. Ces sociétés ont et continuent à subir le contrecoup de compagnies qui ont cassé les prix voire vendu à perte pour s'introduire sur les marchés avec pour but une revente rapide à prix d'or. Cette "stratégie" destructrice a amené une chute artificielle des prix car ne reposant pas sur une baisse des coûts mais sur un rognement des marges entraînant ainsi des faillites dont on n'a pas encore vu la fin même au Luxembourg. On assiste d'ailleurs actuellement à une prise de conscience de cet état de fait au niveau européen avec des sociétés de télécom qui arrêtent leurs activités Voix pour se recentrer sur la Data (Transmissions de données) et l'IP ou qui remontent leurs prix Voix avec une hausse déjà sensible dans quelques pays proches.

D'autre part, les sociétés commercialisant Voix, Data et IP sont plus stables - à quelques exceptions près - mais elles devront faire face tôt ou tard au challenge de la rentabilité, qui passera de plus en plus, par une intégration de services à valeur ajoutée et une verticalisation des activités. [?]

Comment analysez-vous le marché luxembourgeois des télécommunications? Quelles sont ses caractéristiques par rapport aux autres marchés européens? Sur quel(s) point(s) peut-il encore se développer?

Le marché luxembourgeois des télécommunications est en pleine mutation depuis quelques mois avec notamment les faillites dues aux baisses de prix dans la Voix et les mises sur le marché de nouvelles technologies d'accès - pas toutes forcément très intéressantes ou pertinentes sur ce créneau très spécifique par ailleurs. D'autre part, de nombreux opérateurs font l'erreur de considérer le Luxembourg plus comme un point de passage que comme un réel centre d'intérêt. De nombreuses sociétés sont ainsi uniquement représentées de manière commerciale dans le pays, or cette optique est particulièrement dangereuse pour les utilisateurs car elle débouche sur un service faible voire inexistant et donc sur les problèmes techniques que connaissent actuellement un bon nombre d'utilisateurs. A côté de cela, j'ajouterai également que les investissements locaux nécessaires à un service de qualité sont particulièrement conséquents et donc très longs à rentabiliser sur un marché aussi petit que le Luxembourg. Cela d'autant plus que le marché Data et IP est déjà quasiment bouclé par Equant (anciennement Global One) grâce à sa présence depuis le début des années 90, laissant peu de champs libres aux nouveaux arrivants, qui revoient en règle générale rapidement leurs copies et font marche arrière comme on a pu le constater ces derniers mois.

La notion de pays en terme de télécommunications a-t-elle encore un sens? Ne faudrait-il pas penser à un niveau ?régional', voire européen'

La notion limitée de pays n'a clairement de sens que pour les opérateurs historiques, non présents à l'étranger. Les réelles stratégies télécoms s'entendent au niveau européen voire mondial et on en revient là à la discussion sur les fusions et les économies d'échelle. La notion de pays n'a actuellement de sens qu'en matière de services et d'adaptation de produits, l'objectif étant de profiter des avantages de la mondialisation sans pâtir de ses inconvénients. La différenciation s'effectuera de plus en plus sur une trilogie simple: vendre, à un prix win-win obtenu grâce aux économies d'échelle de l'internationalisation, un produit standard mais adapté aux spécificités locales et supporté par un service de proximité.