Frank Engel n’accepte pas le comportement de la République d’Azerbaïdjan. (Photo: Christian Aschman / archives)

Frank Engel n’accepte pas le comportement de la République d’Azerbaïdjan. (Photo: Christian Aschman / archives)

«On ne peut pas prêcher le respect des droits humains et, quand ils sont violés, faire des affaires avec ce pays», déclare Frank Engel, l’eurodéputé visé depuis la semaine dernière par une demande de mandat d’arrêt de la part de la République d’Azerbaïdjan pour avoir été observateur lors du référendum du 20 février dans la République autoproclamée du Haut-Karabagh.

Le député européen déclare aussi qu’il aurait d’ores et déjà réclamé la rupture des relations avec l’Azerbaïdjan à l’époque où son parti, le CSV, était au gouvernement au Luxembourg. Interrogé sur le sort hypothétique de Cargolux, qui s’approvisionne copieusement en carburant à Bakou, Frank Engel estime que la compagnie de fret aérien luxembourgeoise «s’en sortira très bien sans Bakou».

«Il faut apprendre à ces gens-là qu’on ne peut pas prendre en otage la moitié de la communauté internationale en vendant du pétrole et du gaz», s’emporte Frank Engel.

Intégrité territoriale

Le député européen, contre qui Bakou se réserve «tous les moyens juridiques», affirme que les résolutions de l’Onu, datant des années 90 et qui demandent le respect de l’intégrité territoriale de l’Azerbaïdjan par l’Arménie, se baseraient sur une «intégrité territoriale qui n’existait pas». Pour Frank Engel, l’agresseur à l’époque de la désintégration de l’Union soviétique serait «incontestablement» l’Azerbaïdjan.

Selon lui, comme dans tous les conflits, le perdant ferait une autre lecture du territoire. Frank Engel estime en outre qu’un référendum pour l’indépendance du Haut-Karabagh, en décembre 1991, aurait respecté les règles, mais n’est toujours pas reconnu par l’Onu.

Le conflit n’aurait par ailleurs «strictement rien à voir avec la religion». Frank Engel estime que dans un ancien État de l’Union soviétique, les différentes religions auraient cohabité sans trop de problèmes. Le conflit du Haut-Karabagh serait uniquement une question de territoire et de gouvernance.

Pas de pub

En tant que membre de la délégation du Parlement européen en charge des relations avec l’Arménie et l’Azerbaïdjan, Frank Engel estime avoir été «entièrement dans son rôle» en visitant le Haut-Karabagh en février et en s’engageant pour le respect des droits humains.

Interrogé sur le fait de savoir si son affaire avec Bakou ne lui servirait pas de pub, Frank Engel explique qu’il «aurait volontiers renoncé à la situation actuelle». Le député européen chrétien-social ajoute en revanche qu’il poursuivra son «combat pour la région du Haut-Karabagh et pour le respect des droits humains».

Au Parlement européen désormais de se positionner suite à la demande de mandat d’arrêt international émis par l’Azerbaïdjan contre Frank Engel et deux de ses collègues. Selon Frank Engel, Interpol ne donnera certainement pas de suite à cette demande, étant donné que la loi sur laquelle s’appuie Bakou n’existerait nulle part sauf en Azerbaïdjan.