C’était au tour de Donald Trump vendredi de donner une conférence, après ses homologues français, britannique, allemand, canadien, ou encore italien, qui l’ont précédé au Forum économique de Davos. Le président américain était d’un calme olympien pour étayer un discours d’une quinzaine de minutes seulement, sur les succès de ses réformes sur l’économie américaine. «L’Amérique est l’endroit pour faire du business», a-t-il martelé.

Si les autres dirigeants des grandes puissances mondiales profitent de Davos pour donner leur vision de la société, avec notamment Emmanuel Macron qui a prôné l’ouverture, Donald Trump est resté sur son axe préféré: le protectionnisme. Bien décidé à ne pas faire de vagues, il a à peine évoqué en deux ou trois phrases les deux Corées, l’Iran, ou encore Daech, mais il a fait ce qu’il sait faire de mieux, être le VRP de son pays.

Il a rappelé plusieurs fois au cours de son discours des chiffres pour prouver la bonne santé économique des États-Unis: confiance des entreprises et des consommateurs, taux de chômage au plus bas, en particulier pour les minorités, des records à la bourse, tous les feux sont au vert pour le président américain, qui ne souhaite pas en rester là.

Nous sommes ouverts au business.

Donald Trump, président des États-Unis

Son discours a été un catalogue du parfait libéral. Les coupes fiscales déjà mises en œuvre ne vont pas assez loin: «Nous allons réduire la bureaucratie et les régulations qui ne sont pas nécessaires.» Et de citer comme seul exemple Apple, qui a annoncé vouloir investir sur le sol américain 350 milliards de dollars dans les cinq ans à venir.

Profitant de la tribune offerte à Davos, Donald Trump a martelé ce qui a fait le succès de sa campagne: «L’Amérique est l’endroit pour faire des affaires, nous sommes ouverts au business.» Mais l’ouverture se fera toujours dans l’intérêt protectionniste du pays.

Alors que le Forum économique avait placé cette édition sous le thème de la coopération, un thème abordé notamment par Emmanuel Macron, ou encore Angela Merkel, Donald Trump a martelé son America First: «Je crois en l’Amérique et je mettrai toujours l’Amérique en priorité. Mais l’Amérique en premier ne veut pas dire l’Amérique seule. Si les États-Unis vont bien économiquement, le reste du monde suivra. Je soutiens le libre-échange, mais à condition qu’il soit juste et réciproque.» Il faut donc entendre libre-échange dans l’intérêt des États-Unis: «Nous allons renégocier des accords bilatéraux, soit individuellement, soit par groupe», a-t-il ajouté, faisant sans doute référence à l’Union européenne.

Un discours très axé business donc, avec peu de place pour l’humain, même si le président américain a tenté d’attendrir quelque peu son discours: «Il faut investir dans les gens et pas que dans l’économie», sans donner plus de détails. Le thème de l’immigration a été également vite balayé avec l’évocation d’une refonte d’un système «coincé dans le passé».

Pour l’anecdote, si Donald Trump s’est montré vendredi d’un calme inhabituel, il n’a pas pu s’empêcher de tacler son ennemi préféré lors de la courte séance de questions-réponses qui a suivi son discours: la presse. «J’ai toujours attiré l’attention des médias, bien avant de devenir politicien. Mais si la presse était bienveillante avec moi jusque-là, depuis, les médias sont désagréables, méchants, vicieux et surtout bidon», a-t-il déclaré, sous quelques huées mêlées à de timides applaudissements. C’était presque un sans faute.