«Stigmatiser quelqu’un à cause de son origine, ça rappelle de mauvais souvenirs», a déploré le Premier ministre, Xavier Bettel, ce lundi. Il réagissait pour la première fois publiquement au décret du président américain, Donald Trump, vendredi dernier. Décret qui interdit l’entrée sur le territoire américain aux citoyens de sept pays à majorité musulmane, à savoir la Syrie (interdiction à durée indéterminée), l’Irak, le Yémen, l’Iran, la Lybie, le Soudan et la Somalie (interdiction pour 90 jours).
Ce dont la société a besoin avant tout en ce moment est le rassemblement et non la division, estime Xavier Bettel: «Je me fais du souci si la politique vise désormais à diviser les gens.»
Xavier Bettel s’est aussi posé des questions quant au sort des citoyens qui possèdent la double nationalité. Certains seraient des citoyens luxembourgeois «bien intégrés» qui se verraient désormais refuser l’entrée aux États-Unis.
Les bons et les mauvais
En apprenant que certains tribunaux américains avaient contesté l’ordre du président américain, le Premier ministre luxembourgeois se serait rendu compte que Donald Trump expérimentait pour transposer les mesures qu’il avait promises au cours de sa campagne électorale.
Les pays visés par l’ordre de Donald Trump seraient, selon l’agence de presse Bloomberg, des pays dans lesquels le milliardaire républicain n’entretenait pas d’affaires. D’ailleurs, selon la chaîne CNN, aucun américain n’aurait été assassiné par un réfugié venant d’un de ces sept pays au cours des dernières 15 années.
Interrogé sur ces faits, Xavier Bettel a répondu: «Peu importe qui est sur la liste, pour moi c’est une question de principe. » Il a critiqué une approche qui consisterait à définir le «camp des bons» et le «camp des mauvais».
Tollé international?
Des milliers de personnes s’étaient rassemblées dans différents aéroports américains, où étaient bloqués une bonne centaine de voyageurs originaires des sept pays visés, pour marquer leur indignation et manifester leur soutien aux personnes concernées. De vives réactions sont apparues tout le week-end sur les réseaux sociaux.
Côté diplomatie, le décret de Donald Trump a, pour l'instant, provoqué des réactions assez sobres à l’étranger. Le Premier ministre canadien, Justin Trudeau, a offert l’hospitalité à tous ceux qui cherchaient refuge. La chancelière allemande, Angela Merkel, a pour sa part critiqué le caractère anti-musulman de la décision. Le ministre des Affaires étrangères iranien, Mohammad Javad Zarif, a quant à lui estimé que ce serait «un joli cadeau pour les extrémistes».
<blockquote class="twitter-tweet" data-lang="en"><p lang="en" dir="ltr">To those fleeing persecution, terror & war, Canadians will welcome you, regardless of your faith. Diversity is our strength <a href="https://twitter.com/hashtag/WelcomeToCanada?src=hash">#WelcomeToCanada</a></p>— Justin Trudeau (@JustinTrudeau) <a href="https://twitter.com/JustinTrudeau/status/825438460265762816">January 28, 2017</a></blockquote> <script async src="//platform.twitter.com/widgets.js" charset="utf-8"></script>