Après les pays du Benelux, la start-up pilotée depuis Bruxelles convoite maintenant la Suisse. (Photo: Maison Moderne)

Après les pays du Benelux, la start-up pilotée depuis Bruxelles convoite maintenant la Suisse. (Photo: Maison Moderne)

Lancée en 2013, Doctena conquiert les marchés les uns après les autres. Son principe est simple: permettre aux patients de prendre rendez-vous auprès du médecin de leur choix en quelques clics à partir de leur téléphone mobile, de leur tablette ou de leur ordinateur. Les patients cliquent sur le créneau horaire disponible qui leur convient et le rendez-vous est «presque instantanément» confirmé par le cabinet médical.

«Nous voulons garantir que chaque patient voie un médecin sans décrocher le téléphone», explique Patrick Kersten, fondateur et CEO de Doctena, citant une étude d'Accenture selon laquelle il faut aujourd'hui environ 8,1 minutes à un patient pour prendre rendez-vous par téléphone. «Les patients veulent trouver un médecin et caler un rendez-vous en trois clics. D'un autre côté, les médecins sont très réticents à adopter de nouveaux outils ou à changer les procédures existantes dans leur cabinet.» C'est pourquoi la plateforme «est compatible avec les principaux logiciels de planification sur les différents marchés», précise Patrick Kersten. «Cette capacité à nous adapter à la plupart des logiciels locaux explique en partie notre succès sur le marché.» Le patient comme le praticien sont informés de l'état d'un rendez-vous par e-mail ou par courriel. Et la plateforme envoie également des rappels aux patients - un aspect non négligeable alors que les oublis de rendez-vous sont le cauchemar des praticiens. 

À peine 3% des rendez-vous médicaux sont réservés en ligne à l'heure actuelle contre 55% des tickets de voyage.

Patrick Kernsten

Au Luxembourg, premier pays où la plateforme a été expérimentée, son taux d'acceptation est de 15% - et jusqu'à 30% dans certaines spécialités. Doctena a aussi été déployée en Belgique et aux Pays-Bas, avec une croissance de 10% par mois en termes d'utilisation par les patients. Et le marché s'avère porteur: «Les prises de rendez-vous médicaux en ligne représentent un marché qui est 20 fois plus grand que celui des réservations de restaurant, et jusqu’à six fois plus grand que celui des réservations de voyages en ligne.» À titre d'exemple, «rien qu’en Allemagne, les patients réservent 718 millions de visites médicales chaque année, contre 112 millions de billets de voyage». Mais «à peine 3% des rendez-vous médicaux sont réservés en ligne à l'heure actuelle contre 55% des tickets de voyage».

Fort de ce développement prometteur, Patrick Kersten, par ailleurs fondateur de Monster et atHome, change de braquet et vient de clôturer une levée de fonds de 4,5 millions d'euros en faisant intervenir des investisseurs privés, des business angels et un prêt à long terme.

Ce qui n'a pas échappé au site de référence dans l'actualité ICT et notamment des start-up, TechCrunch.

Il avait déjà procédé à une augmentation de capital en début d'année. Il compte ainsi étoffer son équipe commerciale au Benelux et s'attaquer à un nouveau marché: la Suisse. «Le fait de couvrir différents marchés à un stade très précoce nous a beaucoup appris sur la manière de fonctionner dans des environnements réglementaires variés. Ces différences peuvent dans un premier temps paraître complexes, et notre expérience des négociations avec divers organismes régulateurs constituera un avantage considérable vis-à-vis de nos concurrents au moment de nous étendre à d’autres marchés européens en 2016», précise Patrick Kersten. Doctena reste en effet la seule plateforme à officier sur plus de trois marchés européens.