Georges Arendt fut le président du comité de direction de la BGL entre 1984 et 1987. (Photo: ABBL)

Georges Arendt fut le président du comité de direction de la BGL entre 1984 et 1987. (Photo: ABBL)

On a appris ce weekend la disparition à l’âge de 94 ans de l’ancien banquier Georges Arendt, qui avait été le président du comité de direction de la Banque générale du Luxembourg (BGL) entre 1984 et 1987, avant d’en être nommé à la présidence du conseil d’administration entre 1987 et 1993. Il était resté président honoraire de la banque qui s’appelle désormais BGL BNP Paribas.

Il était entré à la banque en 1952 comme attaché de direction après avoir décroché un doctorat en droit. Il y a fait toute sa carrière et y gagna le surnom de Bonzo.

Georges Arendt a présidé l’Association des banques et banquiers, Luxembourg (ABBL) de 1975 à 1977 et fit un bref intérim à la tête de l’organisation patronale en 1979.

Il donnait l’image d’un banquier paternaliste, épris de tradition, qui mettait de la distance entre les employés et la direction, mais d'un autre côté pouvait aussi être un patron social.

En privé aussi, Georges Arendt était très attaché aux valeurs traditionnelles de la grande bourgeoisie luxembourgeoise: on parlait, par exemple, le français à la maison.

Il fut aussi un grand sportif, puisqu’il avait participé à des épreuves d’escrime aux jeux olympiques dans les années 1950.

Il était le père de trois enfants, dont David Arendt, actuel directeur général du Freeport Luxembourg.

Hommage d'Alain Georges

Contacté par la rédaction de Paperjam.lu, l'ancien président du comité de direction de la BGL, Alain Georges, a rendu hommage à Goerges Arendt. Voici sa réaction: «C’est avec une grande tristesse que j’ai appris, avec les anciens de la place financière, la nouvelle du décès de Georges Arendt, sous l’autorité duquel j’ai travaillé pendant la plus grande partie de mes 34 années au service de la Banque Générale du Luxembourg. C’est à cette banque qu’il a lui-même consacré l’essentiel de son demi-siècle de vie professionnelle active, depuis son entrée comme jeune juriste jusqu’à la fin de son mandat de président du conseil d’administration en 1993.

C’était sa banque qui l’a marqué et qu’il a lui-même marquée de son empreinte. Je dois relever ici son apport de modernité qu’il a insufflé à une banque restée très traditionnelle et ancrée localement tant dans sa clientèle que ses activités. C’est lui qui l’a poussée vers l’internationalisation de son fonds de commerce, par le tissage de liens surtout avec la Place de Londres et par la participation aux marchés internationaux des capitaux. C’est lui aussi qui a contribué au développement des premiers fonds d’investissement luxembourgeois. Dans toutes les circonstances, il favorisait l’innovation.

À la fin de son mandat au début des années 90, il a encore pu poser la 1re pierre de la construction du nouvel immeuble de la banque au Kirchberg, dont il avait porté le projet.

Esprit vif et ouvert, mais aussi impatient, il a parfois froissé des plumes dans son ardeur à faire avancer les choses. Il est vrai aussi qu’il avait un esprit social bien ancré. Fût-ce par paternalisme, toujours est-il que le sort des employés, de chaque employé, de la Banque générale lui tenait à cœur. Dans cet esprit, il a été l’artisan de la création, dès 1970, du premier fonds de pension complémentaire luxembourgeois en faveur des employés de la Banque générale, qui vivaient à l’époque, comme tous les employés de banque, sous un régime de rémunération fort modeste, correspondant à la modestie des activités bancaires d’alors. Par son initiative, la BGL devançait d’un quart de siècle le développement général de cet instrument social.

Georges Arendt a bien mérité de la Banque générale du Luxembourg et de la profession bancaire, qu’il a servi comme président de l’ABBL a plusieurs reprises. Son souvenir sera respecté comme banquier prudent et comme un des dirigeants éclairés et clairvoyants des années fondatrices de la place financière.»