La caravane luxembourgeoise est passée par Jeddah pour promouvoir le sukuk. (Photo: licence CC / WK)

La caravane luxembourgeoise est passée par Jeddah pour promouvoir le sukuk. (Photo: licence CC / WK)

Ça y est pour de bon. L'opération sukuk a été bouclée avec succès après une tournée des capitales arabes et dans la City entre les 20 et 24 septembre derniers dont la discrétion avait laissé croire que l’obligation avait déjà été placée à l’avance auprès d’investisseurs. «Les marchés ont réagi très positivement à l’offre, de manière à ce que les banques ont pu constater une demande largement excédentaire à l’offre («oversubscription») dès la mise sur le marché», souligne un communiqué du ministère des Finances.

Le texte ne dit pas combien de fois l’obligation a été sursouscrite, mais souligne que le roadshow initié par les deux banques chefs de file, HSBC et BNP Paribas, s’est fait avec la participation active des fonctionnaires du ministère.

L’opération a été clôturée mardi 30 septembre 2014 et la date de règlement a été fixée au 7 octobre 2014.

«ll s’agit du premier sukuk souverain d’un pays de la zone euro, et le premier coté en euros», se félicite le ministère des Finances.

Un taux intéressant

Selon le ministre des Finances Pierre Gramegna «le succès de cette opération souligne l’expertise du Luxembourg comme place financière de référence en matière de finance islamique». Le ministre s’est encore félicité du placement du sukuk «à un taux d’intérêt intéressant pour l’État», qui s’explique surtout par la note AAA du Luxembourg par les principales agences de notation.

Le sukuk en euros lancé par l’État luxembourgeois est de type «Al-Ijarah», c’est-à-dire une obligation adossée à des actifs tangibles.

Ces actifs sont trois immeubles appartenant à l’État. Pendant la durée de la transaction, la propriété de ceux-ci est transférée à une société luxembourgeoise, Luxembourg Treasury Securities SA, spécifiquement créée à cette fin.

Cette société, détenue à 100% par l’État luxembourgeois, est formellement l’émetteur du sukuk. En conformité avec les principes de la finance islamique, l’investisseur ne touche pas d’intérêts, mais se voit rémunéré au travers des loyers touchés pour les immeubles sous-jacents.

Les investisseurs sont rémunérés à un taux de 0,436% par an.

À la fin de la transaction, c’est-à-dire d’ici cinq ans, les investisseurs récupéreront leur investissement initial comme dans le cas d’une obligation conventionnelle.