Dimitri Ronsse se considère avant tout comme un « bâtisseur de ponts ». (Photo : Jan Henrion)

Dimitri Ronsse se considère avant tout comme un « bâtisseur de ponts ». (Photo : Jan Henrion)

À défaut d’avoir pu extraire, de la quarantaine de dossiers reçus, un Top 10 des projets les plus innovants, le jury du Grand Prix paperJam RH 2012 a tout de même eu à se prononcer pour désigner un prix. Le « coup de cœur », récompensant un DRH particulièrement méritant dans son action au quotidien.

Après Thierry Schuman (BGL BNP Paribas) en 2010, le choix du jury s’est, cette fois, porté sur Dimitri Ronsse, 47 ans, DRH de Husky Injection Molding Systems, société industrielle spécialisée dans les systèmes de moulage par injection et qui emploie quelque 700 personnes à Dudelange. Un « inconnu » du grand public, ce qui n’est pas surprenant tant l’intéressé ne tient pas à être sur le devant de la scène. « Let the other shine » constitue d’ailleurs, pour lui, presque un leitmotiv, une façon d’être.

Diplômé en psychologie organisationnelle à Louvain, M. Ronsse avait rejoint Husky en 2001. Il a su, depuis, s’y faire apprécier à tous les niveaux, y compris auprès des syndicats qui ne trouvent pas de choses négatives à exprimer à son encontre. « Nous ne sommes pas toujours d’accord avec lui, mais toutes les discussions se passent toujours sur le principe du respect des opinions divergentes et du droit à la parole de chacun », témoigne l’un des délégués syndicaux de l’entreprise.

Autre cheval de bataille

Parmi les projets menés qui ont séduit le jury, celui du pilotage d’un restaurant d’entreprise complètement axé sur la notion de santé. Haro sur les produits de friterie et place au « manger sain ». Tous les repas sont payants, mais plus ils sont sains et moins ils sont chers pour le salarié… et plus ils sont chers pour l’employeur qui joue pleinement le jeu.

Autre cheval de bataille de M. Ronsse : la formation continue et l’apprentissage spécialisé dans les métiers pointus tels que la logistique, la mécanique ou la mécatronique. Un domaine dans lequel il a de nombreuses idées de modifications et d’améliorations. Des idées qu’il a d’ailleurs soumises au ministre Nicolas Schmit, par l’entremise de son délégué du personnel, dont le bureau se trouve à quelques mètres de celui de la direction des ressources humaines et avec qui il peut, ainsi, travailler en toute symbiose.

Discret, presque effacé, ce qui n’enlève rien à son efficacité, Dimitri Ronsse se considère avant tout comme un « bâtisseur de ponts », misant de manière systématique sur la qualité de la communication interne auprès des employés. Ainsi, il donne, à toute initiative de changement, un maximum de chances de réussir, avec l’approbation et le soutien de tous. Une approche et un état d’esprit qui ont fait, depuis, la renommée de l’antenne luxembourgeoise de ce groupe industriel d’origine canadienne. Au point que les autres sites industriels du groupe, basés aux États-Unis et en Chine, se tournent souvent vers la zone de Riedgen pour y prendre des exemples.