Josée Hansen a obtenu gain de cause face à Jean Nicolas. (Photo : Olivier Minaire / archives)

Josée Hansen a obtenu gain de cause face à Jean Nicolas. (Photo : Olivier Minaire / archives)

Quand la presse s'affronte en justice... Josée Hansen, journaliste de l’hebdomadaire d’Lëtzebuerger Land, faisait l’objet d’une citation directe de la part de Jean Nicolas, éditeur de Privat, et d’une autre citation, émanant du rédacteur en chef Heinz Kerp, avec constitution de partie civile.

La rédactrice, dans un article consacré à la montée du racisme et de la xénophobie au Luxembourg, avait plus ou moins établi un lien avec les publications de Jean Nicolas, en glissant que le groupe de presse était un relais de ces thèses. Contenu diffamatoire, comme le soutenait le groupe de Jean Nicolas ? Non, a estimé le tribunal dans son jugement, qui acquitte doublement la journaliste du Land, alors que la partie civile n’a pas été jugée recevable.

Somme reversée à Reporters sans frontières

« L’article de Josée Hansen faisait la lumière sur la montée du discours raciste et xénophobe dans la société luxembourgeoise. En analysant ce discours, elle avait écrit, au détour d’une phrase, qu'il était souvent répercuté dans les médias du groupe Jean Nicolas », expliquait Pierre Hurt, avocat de la journaliste et associé du cabinet Lutgen & Associés. « Nous n’imaginons pas une seule seconde que Josée Hansen sera condamnée. Les éléments constitutifs de l’infraction ne sont pas réunis. L’article est très fouillé et il n’y a aucune intention méchante », précisait l’avocat à l’issue de l’audience, fin novembre dernier. Il avait raison...

La journaliste n’a pas obtenu la publication du jugement dans Privat, ni les dommages et intérêts. En revanche, les deux représentants du groupe Nicolas ont été condamnés à verser 800 euros chacun, au titre d'indemnités de procédure. L’avocat de Josée Hansen précise que cette somme sera reversée à l’association Reporters sans frontières.