Saphir Capital Partners a présenté aujourd’hui son projet de réhabilitation du site de la Brasserie de Diekirch. Au cœur duquel on trouvera une nouvelle brasserie mais aussi des logements, du commerce et, peut-être, une administration.
Après que Saphir Capital Partners et ses partenaires eurent trouvé un accord avec AB Inbev en 2010, on était assuré que la production des bières Mousel et Diekirch serait maintenue au Luxembourg. On ne savait toutefois encore rien des projets de l’investisseur pour l’actuel site de la brasserie à Diekirch.
Saphir Capital Partners a dévoilé ses intentions ce jeudi matin. « Nous avons racheté, avec CM Participations SA et la famille Schneider, le site de la Brasserie de Diekirch afin de maintenir l’activité brassicole au Luxembourg, explique John Penning, managing director de Saphir Capital Partners SA. Aujourd’hui, nous introduisons une demande de projet d’aménagement particulier (PAP) pour le site, qui prévoit la préservation des anciens immeubles classés, l’extension de bâtiments existants et de nouvelles constructions. »
Nouvelle brasserie
Au cœur de ce projet immobilier, baptisé « Dräieck Dikrech », une nouvelle brasserie sera développée, des logements seront créés, ainsi que des commerces et, peut-être, des bureaux administratifs.
La production des bières Diekirch et Mousel ne sera donc pas délocalisée ailleurs dans la ville, comme il en avait été question à un moment.
Cette infrastructure industrielle sera exploitée par la Grande Brasserie du Nord SA, société nouvellement constituée par Saphir Capital Partners et ses partenaires financiers, en exclusivité pour la Brasserie de Luxembourg Mousel-Diekirch, filiale du groupe AB InBev. En d’autres mots, en n’étant plus propriétaire des murs, le numéro un mondial du secteur brassicole pourra continuer à brasser ses bières à Diekirch. « La capacité de cette nouvelle brasserie sera adaptée à la demande du marché local. Elle sera conçue en collaboration avec AB InBev et ses experts pour respecter les standards de qualité très élevés actuellement considérés par le brasseur », précise John Penning. Actuellement, par an, la Brasserie de Luxembourg brasse environ 140.000 hectolitres de Diekirch et Mousel, et emploie directement 75 personnes. « L’outil, tel qu’il existe actuellement, peut permettre de produire 400.000 hectolitres, précise Simon Wuestenberg, directeur de la Brasserie. C’est beaucoup trop grand quand on considère la demande du marché. La nouvelle brasserie aura une capacité en lien avec la production actuelle, qui devrait rester stable. Le nombre d’emplois ne devrait pas varier. »
200 ou 322 logements
Le reste du site sera donc réhabilité, et comprendra des logements et du commerce. Une administration, selon l’un des deux scénarios encore aujourd’hui envisagés, pourrait aussi y trouver une place. « La mixité exacte des différentes activités sera définie à un stade plus avancé du projet », ajoute John Penning.
Les immeubles protégés, comme la « Zockerfabrik », seront préservés et valorisés. Selon le scénario qui sera développé, le projet, conçu par le bureau d’architecte Beiler & François, comprendra 322 ou 200 unités d’habitation, mais aussi de nombreux espaces verts. Une fois le PAP validé, les autorisations obtenues, le projet pourra être mis en œuvre. Saphir Capital Partners n’a toutefois pas souhaité communiquer le montant des différents investissements.
À proximité du centre-ville, à côté d’une gare permettant un accès aisé au transport public, dans une région qui connaît une croissance démographique significative, ce projet est le bienvenu. Il s’inscrit au cœur de la ville de Diekirch, en y préservant une activité industrielle chère aux Luxembourgeois : la production d’une bière à forte valeur sentimentale.