Arnold Blondeel et Marc Böttner: «Le lien entre bière et alcool n’est plus aussi systématique.» (Photo: Nader Ghavami)

Arnold Blondeel et Marc Böttner: «Le lien entre bière et alcool n’est plus aussi systématique.» (Photo: Nader Ghavami)

Diekirch étoffe à nouveau sa gamme de bières. Après la déclinaison Radler en 2016, des bières à faible taux d’alcool, la Brasserie de Luxembourg a été encore plus loin, en proposant cette fois une bière sans alcool.

La Diekirch 0,0% sera présente dans les commerces et l’horeca dès ce jeudi, et veut profiter de la tendance actuelle pour les produits peu alcoolisés. «En Europe, les gens recherchent de plus en plus des produits sains, la tendance est la même au niveau de la bière», commente Arnold Blondeel, directeur de la brasserie.

Des chiffres en hausse

Il note d’ailleurs que, sur l’année 2017, la gamme de bières légères proposée par la filiale luxembourgeoise du géant mondial AB Inbev (Diekirch Radler, Franziskaner et Beck’s) a connu une progression de 23%. En revanche, le marché global pour ces produits reste encore limité – autour de 3% –, alors qu’il atteint déjà 11% en Allemagne et 17% en Espagne.

Si les bières sans alcool attirent encore très peu, c’est que bien souvent, elles restent loin de l’idée que l’on se fait d’une bière. Marc Böttner, maître brasseur pour la Brasserie de Luxembourg, estime cependant que le groupe n’est pas loin, cette fois, d’avoir trouvé la pierre philosophale.

«Il existe classiquement deux méthodes», explique-t-il. «Soit arrêter le brassage après l’obtention d’un taux d’alcool de 0,5% - ce qui laisse quand même une part d’alcool -, soit extraire l’alcool après la fermentation, un procédé qui élimine le caractère de la bière.»

Nous combinons le meilleur des deux techniques.

Marc Böttner, maître brasseur Diekirch

AB Inbev a donc poursuivi la recherche. «Nous combinons désormais le meilleur des deux techniques», poursuit le maître brasseur. Le groupe a développé deux nouvelles technologies, une au niveau de la fermentation, une autre pour la désalcoolisation, et les a brevetées en 2017. «Une première expérience a été lancée en Belgique avec la Jupiler 0,0%», explique encore Arnold Blondeel. «Nous avons appliqué le même procédé pour la nouvelle Diekirch, mais avec une recette locale.»

Il ne donne aucune indication sur les objectifs en termes de volumes, mais note qu’au niveau du groupe AB Inbev, l’intention est d’atteindre une part de 20% de la production globale dans le segment des bières faiblement alcoolisées à l’horizon 2025.

Le responsable de la brasserie confirme aussi que les travaux pour la nouvelle brasserie de Diekirch – un investissement de 30 millions d’euros – avancent bien. Les premiers essais devraient avoir lieu en octobre prochain, et le transfert de production devrait se faire avant la fin de l’année.

En 2017, Diekirch a aussi connu une progression de 7% en volumes.