Le site de la brasserie sera bel et bien pérennisé et développé, au cœur d'un nouveau quartier de Diekirch. (Photo: DR / paperJam)

Le site de la brasserie sera bel et bien pérennisé et développé, au cœur d'un nouveau quartier de Diekirch. (Photo: DR / paperJam)

La nouvelle se voulait rassurante. Elle l’est, et pas seulement pour les amateurs de la bière de Diekirch. «Nous continuerons à brasser au Luxembourg», lance tout de go Stijn De Beer, le country director belge de la Brasserie de Luxembourg Mousel-Diekirch. La nouvelle avait d’ailleurs été confirmée et commentée pour l’ensemble du personnel – 69 personnes travaillent à la brasserie –, réuni pour l’annonce et une petite fête en l’honneur de leur futur outil local. «Ici, tout le monde a le sourire aujourd’hui. C’est une très bonne chose», glisse un des cadres de la brasserie.

Le centre de la question, c’est évidemment la confirmation de l’investissement de 25 millions d’euros dans une nouvelle brasserie. Le site actuel gardera tout son charme patrimonial. Les parties industrielles et de stockage seront en revanche progressivement remplacées et complétées par des locaux de brassage, de nouvelles aires de stockage et de distribution.

Racines et tradition

La tradition sera respectée – on brasse à Diekirch depuis 1871 –, rien ne s’arrêtera durant les travaux et la modernisation sera tournée vers la pérennisation et, mieux, le développement des activités. La nouvelle brasserie est annoncée pour 2018.

Stijn De Beer annonce une «brasserie sur trois niveaux, dotée des outils ultramodernes». La capacité annoncée est de 200.000 hectolitres/an. Pour brasser et gérer la logistique de base des marques Diekirch, Mousel mais aussi, le cas échéant, de l’une ou l’autre bière pour le groupe, édition limitée, spéciale ou saisonnière par exemple. Un vrai fait d’armes, quasi à contre-courant de la logique ascensionnelle habituelle d’AB InBev, plus grosse entité brassicole au monde…

«Après avoir étudié différentes possibilités, il est pour nous devenu évident que nous devions tout aux racines luxembourgeoises et à notre tradition brassicole», souligne M. De Beer. Le personnel actuel reste donc en place et garant du savoir-faire local.

Un nouveau quartier

Le renouveau de Diekirch passe, on le sait, par un projet immobilier. Depuis 2010, les Luxembourgeois de Saphir Capital Partners (John Penning, Patrick Hansen…) ont permis de garder Diekirch dans sa ville, alors que ce n’était pas gagné. Et l’idée était d’emblée de développer, via un complexe où la brasserie intégrerait un véritable nouveau quartier pour la cité du nord du pays.

C’est bien ça qui se met en place, comme l’ont notamment confirmé Claude Haagen, le bourgmestre de Diekirch, et John Penning, managing director de Saphir et gérant de Coogee. Cette dernière société, développeur pour Diekirch depuis 2010, est devenue une joint-venture entre Saphir Capital Partners et Matexi Luxembourg, filiale grand-ducale du groupe belge Matexi, spécialisé dans les rénovations urbanistiques, souvent au départ de réaffectations de sites en friche.

La nouvelle brasserie, dans le prolongement de l’existante, sera le cœur de Draïeck Dikrech, qui comprendra 200 unités de logement, des commerces, des services de proximité dans un espace piétonnier intégré. Le PAP a reçu les autorisations et la première phase n’est plus qu’une question de quelques mois.