Didier Rouma n'aura pas eu à attendre longtemps avant de rebondir sur le marché des télécoms.  (Photo: archives paperJam)

Didier Rouma n'aura pas eu à attendre longtemps avant de rebondir sur le marché des télécoms.  (Photo: archives paperJam)

Les grandes manœuvres continuent chez les opérateurs téléphoniques luxembourgeois. Après Tango qui change de CEO, puis Telecom Luxembourg Private Operator et Join qui entrent en négociations exclusives pour développer de nouveaux services mobiles à destination des entreprises, c’est au tour de Join, tout seul, de lever un coin de voile sur ses développements en cours.

Le tout nouvel opérateur, lancé au début de l’année, vient en effet de recruter, ce lundi, Didier Rouma, l’ex-CEO de Tango, fraîchement débarqué de ses fonctions. Il va être en charge du développement de l’activité MVNE (Mobile virtual network enabler) consistant dans la mise à disposition de la plateforme technologique surdimensionnée dont dispose Join.

Certes, la disponibilité de M. Rouma sur le marché n’était pas programmée d’avance, mais ce développement stratégique s’inscrit dans la parfaite logique du parcours mené jusqu’alors par Join. «Nous connaissons un meilleur lancement que Voxmobile à son époque, et sans même lancer d’offre pré-payée», se réjouit Pascal Koster, l’un des fondateurs de Join, qui fut aussi en son temps le fondateur de Vox, devenu Orange Luxembourg depuis.

Belgique: objectif dernier trimestre 2014

Selon ses prévisions, l’objectif de 4.000 clients fixé pour fin mai sera largement dépassé, avec un compteur qui devrait plutôt flirter avec les 5.000. «L’offre européenne fonctionne bien», constate-t-il. «20% de nos clients ne sont pas résidents au Luxembourg, ce qui est assez important, surtout que nous n’avons pas encore lancé nos offres directement sur le terrain en Belgique, en Allemagne et en France.»

Pour la Belgique, cela ne saurait tarder. Les derniers détails sont en cours de finalisation avec un opérateur belge, de sorte que les services et les produits pourraient être proposés sur place dans le courant du dernier trimestre de l’année. Pour la France et l’Allemagne, les dernières évolutions réglementaires qui visent à «obliger» les opérateurs dominants à signer des accords avec les nouveaux entrants vont évidemment dans le bon sens pour Join. «L’Allemagne est plus avancée pour ce qui est du cadre réglementaire, mais la France est plus avancée quant au développement des opérateurs de type MVNO», précise M. Koster.

D’ici à l’été, les services de téléphonie fixe seront ajoutés, mais aussi des services «cloud», développés en partenariat avec LuxCloud, en cours de lancement, «ce qui nous permet d’offrir une solution ‘one stop shop’ unique en Europe», indique M. Koster.

Un potentiel de 500 millions de connexions simultanées

Parallèlement, Join continue de travailler sur les deux autres piliers de sa stratégie: la gestion des services de type M2M (Machine-to-Machine), en vue de devenir une des références européennes en la matière, et le développement de l’activité MVNE, pour laquelle Didier Rouma vient donc d’être engagé.

Il faut dire que Join a investi quelques dizaines de millions d’euros pour pouvoir disposer, ici, au Luxembourg, d’une plateforme capable de gérer 500 millions de connexions data en parallèle. Ce qui laisse une grande place pour accueillir tout type de clients extérieurs, quels que soient leurs besoins.

Il pourra ainsi s’agir de n’importe quel opérateur virtuel, où qu’il se trouve en Europe, désireux de se lancer sans avoir besoin de s'engager dans de trop lourds investissements, ou bien tout opérateur souhaitant changer de système de facturation, sachant que la plateforme technique de Join a été développée en mode «multicountry» et «multiopérateur»… «Et pour développer ce segment d’activité, il nous fallait quelqu’un ayant le gabarit intellectuel et les connaissances du marché comment peut l’avoir Didier Rouma», commente Pascal Koster.