Officiellement, les négociations pour le rachat de Dexia BIL au Luxembourg se poursuivent normalement.  (Photo: Dexia BIL)

Officiellement, les négociations pour le rachat de Dexia BIL au Luxembourg se poursuivent normalement.  (Photo: Dexia BIL)

Selon la presse belge, la Belgique veut renégocier le plan de sauvetage de Dexia en raison de l’aggravation de la crise de la dette. Officiellement, les négociations pour le rachat de Dexia BIL au Luxembourg se poursuivent. Mais l'offre du Qatar devait être formulée il y a un mois.

L’action Dexia ne vaut plus que 25 centimes. Elle a perdu plus de 89 % de sa valeur depuis le début de l’année et encore 2,5 % ce mardi.

Selon la presse belge, l’aggravation de la crise de la dette remet aussi en cause le plan de sauvetage de la banque mis sur pied le mois dernier par les États français, belge et luxembourgeois.

Ce plan prévoit la nationalisation de l’entité belge pour 4 milliards d’euros, la création d’un nouvel établissement de crédit aux collectivités territoriales en France, adossé à la Caisse des Dépôts et Consignations (CDC) et à la Banque Postale et enfin la vente de Dexia BIL au Luxembourg à un investisseur du Qatar.

Les trois États avaient aussi décidé de garantir conjointement un portefeuille d’engagements toxiques de la banque pour environ 90 milliards d’euros. Cette garantie est répartie comme suit : 60,5 % pour la Belgique, 36,5 % pour la France et 3 % pour le Luxembourg.

Renégocier avec la France ?

Mais avec la crise de la dette et la hausse des taux d’intérêt à long terme, qui compliquent le refinancement des États et des banques en difficulté, la Belgique estimerait ne plus être en mesure d’assumer une telle responsabilité. Toujours selon la presse, elle souhaiterait renégocier la clé de répartition avec la France.

La démission, ce lundi, du socialiste Elio Di Rupo, chargé de former un gouvernement, a accru les tensions sur les obligations d'État belges.

Le ministre des Finances, Didier Reynders, a toutefois indiqué mardi à l’agence Belga que les trois pays impliqués dans le dossier négociaient avec la Commission européenne mais que la Belgique ne remettrait pas en cause l’accord.

Son homologue français François Baroin, ministre de l'Économie et des Finances, a également démenti.

Du retard pour la BIL

Au Luxembourg, la situation prend également du retard, alors que l’annonce du rachat de Dexia BIL par un investisseur du Qatar date déjà du 10 octobre. Une offre devait être formulée vers le 24 octobre, soit il y a un mois. « Une offre liante sera formulée à l’issue d’une période d’exclusivité de deux semaines commençant le 10 octobre », précisait alors la banque dans son communiqué.

Officiellement, néanmoins, l’affaire suit son cours normalement : « Les négociations exclusives entre Dexia et l’investisseur privé du Qatar aux côtés de l’État luxembourgeois en vue de la cession de la BIL sont toujours en cours et se déroulent de manière positive », commente-t-on chez Dexia BIL.

La CSSF, qui doit valider l'opération de rachat, n'a pour l'instant pas souhaité faire de commentaires. On se souvient que l'autorité de contrôle avait bloqué l'acquisition de KBL par le groupe indien Hinduja, pour des raisons qui n'ont toujours pas été communiquées.

Depuis, la banque du boulevard Royal a également annoncé qu'elle passait sous pavillon qatari.