En dépit de l’environnement instable que l’on sait, les activités de banque privée de Dexia BIL ont enregistré, l’année dernière, des résultats positifs, avec des actifs sous gestion en hausse de 1,5% et des revenus «conformes aux objectifs» a indiqué Frank Wagener, président du comité de direction de la banque, ce vendredi à l’occasion de la présentation des résultats 2009. «Nous sommes pourtant en présence d’une clientèle qui est très hésitante, car submergée d’informations relatives au secret bancaire ou à l’échange automatique des données, souvent fallacieuses, venant de la presse étrangère. Toutes ces campagnes ont pour effet d’insécuriser les clients», a-t-il regretté.
Ce contexte n’empêche donc pas le groupe Dexia de croire fermement au développement des activités de wealth management et de private banking. Et c’est à Dexia BIL qu’ont été confiées les clés du chantier, dans le cadre du recentrage du réseau international et de la nouvelle segmentation de la clientèle. Exit les activités de Jersey («Nous n’avons plus besoin des produits offerts par Jersey», indique M. Wagener) et de Monaco («Lancé en août 2008, juste avant l’éclatement de la crise, le bureau n’a jamais atteint le business plan établi. Nous nous dirigeons vers une cession de cette activité»). Place, désormais, à un axe bipolaire Luxembourg-Suisse. «En matière de gestion de fortune, ces deux centres sont complémentaires et non pas concurrents, estime M. Wagener. Il faut être à la fois au Luxembourg et en Suisse pour développer cette activité». Un développement qui va directement viser une clientèle aux avoirs supérieurs à 100.000 euros.
«Pas un feu de paille»
Pour les trois prochaines années, entre six et huit millions d’euros seront investis, chaque année, dans ce programme. «Ce n’est donc pas un feu de paille» prévient le président du comité de direction de Dexia BIL. Un recrutement d’une douzaine de conseillers front-office est en cours, notamment spécialisés sur les marchés «émergents», à savoir les marchés de l’Est, du Moyen Orient, de l’Extrême Orient et de l’Amérique du Sud. Et pour trouver ces ressources là, M. Wagener table sur les restructurations bancaires en cours sur la Place, notamment du côté de certaines banques allemandes déjà actives sur ces marchés.
Outre ce volet «humain», il est également prévu des investissements technologiques dans des outils et des plates-formes de reporting performantes, mais aussi dans les actions de communication. Dix millions d’euros seront, en outre, consacrés à la modernisation du réseau d’agences de la banque, avec un objectif clairement affiché de renforcement des parts de marché sur le territoire national.
«La crise économique est devant nous»
En 2009, Dexia BIL a réalisé un résultat consolidé de 224 millions d’euros, en hausse de 133% par rapport à 2008. Une performance due, aussi, à une politique de réduction des coûts qui a porté ses fruits, puisque ces charges ont été réduites de 13%, «ceci grâce à la responsabilité de tous, en particulier des partenaires sociaux, avec qui ont été discutées les différentes actions à mener, sans heurt ni rupture de la paix sociale». Le groupe Dexia, qui emploie près de 4.000 personnes au Luxembourg (dont 2.044 pour Dexia BIL et 1.558 pour RBC Dexia Investor Services) est, toujours impliqué dans un plan de réduction d’effectifs sans licenciement, qui s’élève à 128 équivalents temps plein à l’horizon 2011.
«Nous affichons des résultats solides, s’est réjoui M. Wagener, mais il faut rester vigilants. Le contexte économique sera plus difficile en 2010 et 2011 qu’il n’a été en 2009. La crise économique est devant nous plutôt que derrière et je suis notamment inquiet devant la forte hausse du chômage.»