10.000 véhicules, pour 625 millions de kilomètres en un an, la plupart au Luxembourg ou dans la Grande Région. (Photo: David Laurent/Wide/archives)

10.000 véhicules, pour 625 millions de kilomètres en un an, la plupart au Luxembourg ou dans la Grande Région. (Photo: David Laurent/Wide/archives)

«Regards sur le transport de marchandises par route» (TMR), une étude proposée par le Statec, vient de sortir. Alors que le TMR maintient une domination écrasante en Europe – il véhicule environ trois quarts du volume total de marchandises -, le Luxembourg conserve une attractivité et des ambitions dans ce concert, où la mesure se donne en tonnes par kilomètres.

Le transport de marchandises, à l’aune de la logistique notamment, reste un secteur porteur et stratégique au Grand-Duché. Et c’est d’autant plus vrai que les entreprises luxembourgeoises ont une activité qui passe évidemment les frontières, à la fois en termes de destinations et départs de livraisons, et en termes de base favorable pour immatriculer des flottes de camions aux origines voisines.

10.000 véhicules

Le Statec constate que les entreprises du Luxembourg n’ont pas échappé à la crise. «Après deux années de fortes baisses en termes de kilomètres en charge parcourus, le secteur stagne en 2010 au faible niveau de l’année précédente», note-t-on.

Mais le Statec va beaucoup plus loin pour éclairer le TMR. Un secteur de poids, littéralement: début 2011, le pays frisait les 10.000 véhicules de plus de 3,5 tonnes. C’est un peu moins que les années précédentes mais c’est du lourd quand même: la majorité de ce charroi dispose d’une charge utile de plus de 7,5 tonnes (plus de 7.000 camions) et même de 14 tonnes (1.700 véhicules).

Si les entreprises spécialisées dans le transport se taillent logiquement la part du lion dans ce parc de poids-lourds, d’autres camions appartiennent à des secteurs comme la construction (16,5% du parc) ou le commerce de gros (8,8%).

Des millions de kilomètres à vide

Le secteur est marqué par un ratio primordial, à l’impact économique évident: le nombre de kilomètres parcourus en charge. A fortiori, rouler à vide est à éviter le plus possible… Le Statec s’est penché sur cette variable avec attention. Et il arrive à la conclusion que «la récession a laissé des marques».

Ainsi, pour l’ensemble de l’année 2010, les véhicules de TMR luxembourgeois ont parcouru 625 millions de kilomètres. Dont 93,1 millions à vide! Et manifestement, la tendance n’est pas baissière dans ce domaine, si l’on considère les données du premier trimestre 2011: 132,1 millions de kilomètres parcourus en charge pour, déjà, 34,3 millions de kilomètres roulés à vide…

«La crise qui a frappé le commerce mondial de plein fouet, en 2008 et 2009, n’est pas passée inaperçue dans l’activité TMR des entreprises», souligne le Statec. Le nombre de kilomètres en charge avait baissé de 2,6% en 2008, de 7,5% en 2009, et cette tendance a été observée dans des proportions similaires ailleurs, notamment dans les trois pays limitrophes du Luxembourg.

Un quart de la distance parcourue concerne le transport international. Mais 7,9% des trajets le sont de France à France, 6,8% sans sortir de Belgique et 5,8% pour Allemagne-Allemagne. Plus de 90% des parcours sont des navettes entre des lieux de chargement et de déchargement au Luxembourg ou/et dans les trois pays voisins…

60 millions de tonnes

Tout est à relativiser, par ailleurs. Car malgré la baisse du nombre de trajets et de kilomètres, le poids total des marchandises a augmenté en 2010. Il a atteint 60,7 millions de tonnes en 2010, soit +15,1%. Les tendances observées au premier trimestre 2011 vont dans le même sens.

Que transporte-t-on, au juste? Un peu de tout, et l’étude du Statec a des réponses précises. Par exemple sur le fait que 92,5% des tonnes par kilomètre sont déclarées comme étant des matières non dangereuses. 2,8% du tonnage des «matières dangereuses» sont des carburants. Il est vrai que ce sont là des matières très luxembourgeoises, quasi par essence…