Près de trois semaines après l’accident de Bettembourg, les cheminots français, soutenus par leur direction, estiment toujours que le rail luxembourgeois n’est pas sûr. (Photo: Paperjam.lu / archives)

Près de trois semaines après l’accident de Bettembourg, les cheminots français, soutenus par leur direction, estiment toujours que le rail luxembourgeois n’est pas sûr. (Photo: Paperjam.lu / archives)

Le ministre du Développement durable et des Infrastructures, François Bausch, a rencontré ce lundi une délégation d’usagers du TER de la ligne Nancy - Luxembourg.

Il a notamment évoqué avec eux l’accident ferroviaire du 14 février et les conséquences de celui-ci sur les habitudes de ces travailleurs frontaliers, pris en otage par les machinistes de la SNCF qui refusent toujours – affirmant que leur sécurité et celle des usagers ne serait pas assurée – de circuler sur le rail luxembourgeois.

Indiquant ne pas comprendre l’attitude de ces machinistes, François Bausch a dénoncé des spéculations «malheureuses et déplacées».

Il a souligné que le tronçon sur lequel avait eu lieu l’accident, fermé la semaine passée à l’initiative des CFL pour faciliter l’enquête, sera rouvert ce mardi, de sorte que la circulation complète des trains – qui sera toujours perturbée ce mardi – pourrait intervenir «dès mercredi ou du moins cette semaine encore».

Quant aux résultats de l’enquête ouverte dans le cadre de cette collision, «il faudra encore patienter avant qu’elle n’aboutisse» a souligné le ministre qui dit avoir échangé sur ce sujet à la veille de ce week-end avec son homologue Alain Vidalies, le secrétaire d’État français aux Transports.

Conflit culturel

Présent lors de cette entrevue entre ces usagers du rail et le ministre, le président de l’Association des voyageurs du TER Metz – Luxembourg (AVTERML), Henry Delescaut, a souligné que la situation de blocage qui prévaut est consécutive désormais une demande de la SNCF d’un document écrit des CFL attestant de la sécurité de la ligne, document que les Chemins de fer luxembourgeois refusent de produire.

«Ce n’est pas dans leurs habitudes de procéder de la sorte et on est clairement dans un conflit culturel», a déclaré le président de l’AVTERML selon lequel «ces gens se parlent, mais ne se comprennent pas».

«Le problème est que derrière cela, il y a 10.000 personnes qui attendent pour pouvoir prendre le train et qui commencent à s’énerver», a-t-il poursuivi, mettant en avant une question d’ordre public en rappelant que la police grand-ducale avait dû intervenir vendredi soir en gare de Luxembourg pour épauler les agents des CFL dans la gestion des flux de voyageurs à destination de la France.

L’AVTERML partie civile

«Je suis très étonné de cette situation qui dure depuis maintenant trois semaines», a encore ajouté Henry Delescaut. «Si un opérateur ferroviaire partenaire de longue date de la SNCF lui affirme que la sécurité est assurée, je ne vois pas trop ce que celle-ci peut demander de plus.»

Selon lui, si la SNCF a un doute sérieux et argumenté sur un problème de sécurité au Grand-Duché, elle doit rendre publics les éléments matériels ayant trait à ce doute, sans quoi elle doit tout mettre en œuvre pour que le trafic reprenne dans les meilleurs délais.

Enfin, «pour pouvoir enfin faire la lumière sur les rumeurs et la réalité des faits», Henry Delescaut a indiqué que l’AVTERML avait décidé de se constituer cette semaine encore partie civile auprès du juge d’instruction en charge de ce dossier, dans le but de pouvoir y avoir accès.