Johan Dejans: «Notre réseau nous permet de recruter à l’international.» (Photo: Julien Becker)

Johan Dejans: «Notre réseau nous permet de recruter à l’international.» (Photo: Julien Becker)

Monsieur Dejans, quel est l’événement qui vous a le plus marqué au cours de ces derniers mois?

«LuxLeaks a défrayé la chronique et intéressé le grand public, lequel a néanmoins compris que l’optimisation fiscale est légale, mais qu’elle devrait s’accompagner de plus d’éthique. De notre côté, l’événement majeur à retenir a une portée plus large: cela concerne autant la volonté des États pour une plus grande transparence fiscale que les sociétés à portée internationale, qui sont demandeuses pour élargir la gamme des services. La compliance et le reporting par exemple sont des services qui vont s’accentuer dans les années à venir. Au Luxembourg, je constate que les autorités maintiennent un intérêt très élevé pour le secteur. La présence de cabinets anglo-saxons et la croissance des Big Four attestent de l’intérêt pour le monde financier et confirment son internationalisation.

Quels sont les piliers sur lesquels vous comptez appuyer votre croissance?

«Notre stratégie tout d’abord: nous allons poursuivre notre objectif de qualité, continuer à opérer comme un groupe, un système intégré et affirmer notre capacité d’innovation. Nous devons garder le cap et notre force d’adaptation dans un monde qui change sans cesse. Au fil des années, nous avons réalisé et bien digéré plusieurs fusions et acquisitions. Nous restons proactifs et efficaces vis-à-vis de nos clients. Nous les accompagnons lors de leur installation au Luxembourg, nous en devenons ensuite un partenaire fidèle pour leurs autres besoins. L’un de nos atouts prépondérants, c’est clairement nos équipes. Nous leur apportons non seulement un métier stimulant, mais également des possibilités d’évolution, ici ou ailleurs dans le groupe. Nous misons aussi sur nos business partners et notre clientèle.

Quels sont les profils que vous avez le plus de mal à recruter?

«Nous avons fait d’énormes efforts en 2014, avec plus de 100 recrutements. Et nous allons poursuivre notre recherche de talents. Notre réseau nous permet de recruter à l’international et, même si nous sommes très sélectifs, nous n’avons pas de réelles difficultés. Les juristes spécialisés sont peut-être plus difficiles à trouver. Mais cela ne crée pas de blocage.

Quel type de manager êtes-vous?

«Je suis très orienté business et staff. Je compte beaucoup sur l’équipe managériale qui m’entoure et, de manière générale, je donne beaucoup de liberté et d’initiative à mes collaborateurs. Mon rôle est plus stratégique qu’opérationnel. Or, la stratégie se discute et j’invite mes collègues à donner leur avis. La culture du feed-back est importante pour moi et contribue à améliorer les résultats et les personnes.

Quelles sont vos principales qualités?

«Je pense être une personne ouverte, avec un sens aigu pour le business et une attention particulière pour le développement et le bien-être des collaborateurs.

Et vos principaux défauts?

«Je suis un perfectionniste, ce qui a pour conséquence que j’ai parfois du mal à accepter les plaintes. Je voudrais résoudre moi-même les problèmes, mais il faudrait parfois me mettre en retrait.

Si vous aviez dû faire autre chose, qu’auriez-vous aimé faire?

«Beaucoup de métiers m’attirent. Pourquoi ne pas profiter de mon expérience pour travailler dans le consulting, le coaching ou le business development? Je me verrais bien également œuvrer dans des projets humanitaires.

Comment voyez-vous votre société dans cinq ans?

«Avec un rôle de leader renforcé sur le marché, en termes de volumes mais aussi en ce qui concerne la qualité de nos services et de notre personnel. Nous allons poursuivre notre croissance de manière organique et au travers de nouvelles acquisitions.»